Note : ★★★★☆ (4.25/5)
Extrait : « Toujours dans cette espèce de bulle d’euphorie, elle le regarda sortir de son manteau des sandwichs qu’il avait sûrement préparés avant de partir. En temps normal, elle aurait ri de le voir cacher tant de choses sous cet énorme vêtement, façon Mary Poppins, mais elle n’avait pas le cœur à rire, elle l’avait à aimer. »
Titre : Tout en nuances, tome 1 : Hyacinthe
Auteur : Erika Boyer
Genre : Romance contemporaine
Langue : Française
Pages : 271
Note : 4.25/5
En bref : Ce premier tome de la saga Tout en nuances touche une corde sensible, un sujet très actuel. Et même si les personnages ne m’ont pas fait vibré comme je l’aurais voulu, je ne peux nier la qualité de l’ouvrage, autant au niveau du style de l’écriture que sur la justesse des mots employés.
Résumé :
Hyacinthe ne supporte pas de voir son reflet dans le miroir. Il vit loin de tout, isolé, reclus ; il se cache du regard des autres et consacre son existence à son art. Il n’entretient même plus l’espoir d’être un jour aimé.
Pourtant, quand Elea entre dans sa vie, il ne peut s’empêcher d’aspirer au bonheur. Ses regards sont des caresses, ses gestes des mots doux et l’artiste en vient à croire qu’il pourrait avoir un avenir différent de celui qu’il s’était toujours imaginé.
Peut-il être homme et non plus abomination à travers les yeux de cette femme ? Mieux, peut-il l’être à travers ses propres yeux ?
Avis :
Etant une des bêta-lectrices de Erika Boyer, je lis et chronique ses romans avant leur sortie officielle, il se peut donc que des modifications aient été faites entre temps et que certains des défauts relevés ne soient plus d’actualité.
Hyacinthe est un créateur de bijoux reconnu autant par le public que par les professionnels du milieu. Ces bijoux sont tellement demandés qu’il peine à respecter les délais. Cependant, à cause d’une blessure qui a changé son visage à jamais, il s’est isolé loin de la civilisation et refuse toute aide. Sous l’insistance de sa meilleure amie Alexa, il finit tout de même par accepter de prendre une assistante, Elea. Cette dernière est une grande fan de l’artiste, elle connait toutes ses créations par cœur. Elle va rejoindre le repère de Hyacinthe et va aider l’artiste dans son travail et l’homme qui se cache derrière.
Je crois que c’est la première fois que j’ai autant de difficultés à chroniquer un roman de Erika Boyer. Je vais essayer de donner du sens à mon avis et d’écrire quelque chose de cohérent.
Objectivement parlant, je pense que c’est un très bon livre. L’histoire d’amour qui nous est présentée ici est fort et ne repose pas que sur l’apparence. Elle joue un rôle, bien évidemment mais pas celui qu’on lui attribue dans bon nombre de romances contemporaines. Sur ce point, l’auteure s’éloigne brillamment des clichés et stéréotypes. La plume est une nouvelle fois chargée d’émotions. Je le dis probablement à chacune de mes chroniques et vous allez en avoir marre à force mais Erika Boyer manie les mots avec une grande dextérité et redore les blasons de la langue française, bien trop souvent maltraités. De plus, elle fait extrêmement attention aux détails. Certains pourraient penser qu’il n’est pas nécessaire de préciser que Hyacinthe est hétérosexuel (j’ai fait partie de ces gens-là au départ), que c’est sous-entendu, logique, « normal » mais j’ai ensuite repensé à une phrase du livre Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens :
« Tu ne trouves pas que tout le monde devrait en passer par le coming-out ? Pourquoi l’hétérosexualité serait-elle la norme ? Chacun devrait déclarer son orientation, quelle qu’elle soit, et ça devrait être aussi gênant pour tout le monde, hétéros, gays, bisexuels ou autres. Je dis ça je dis rien. »
Et je me suis dit qu’elle avait raison. Pourquoi devrait-on préciser quand une personne est homosexuelle et ne rien spécifier quand elle est hétérosexuelle. Hyacinthe aurait très bien pu être bisexuel ou pansexuel !
Ce sont des choses auxquelles on ne pense pas forcément sur le coup mais qui nous font réfléchir quand nous les voyons ou qu’on nous les rappelle. Enfin, Erika Boyer est tout aussi strict sur la sexualité de ses personnages qu’elle ne l’est sur l’égalité des sexes. Elle semble connaître le poids des mots et elle est très rigoureuse quant à leur utilisation. Peut-être qu’elle réfléchit trop, qu’elle se casse la tête en voulant inclure tout le monde mais pour ma part, c’est une qualité que j’apprécie beaucoup chez elle.
Néanmoins malgré tout ces bons points, je n’ai pas accroché aux personnages autant que je l’aurais voulu. J’ai beaucoup réfléchi aux raisons et je pense que la principale est tout simplement le fait que je me suis trop identifiée à Hyacinthe. Je suis loin d’être à l’aise dans mon corps, à tel point que je suis dans l’incapacité de regarder les gens dans les yeux de peur qu’ils arrivent à voir à travers moi et qu’ils décèlent tous les défauts que je me reproche.
On pourrait penser que ce point commun m’aurait rapproché de Hyacinthe et m’aurait fait aimer le personnage mais non, ce fût tout le contraire. Parce que je me voyais à travers lui, il m’a agacé, je l’ai même un peu détesté car il a la possibilité de s’éloigner des autres et de continuer à subvenir à ses besoins alors que je suis obligée de côtoyer des gens chaque jour. Je l’ai trouvé lâche et égocentrique alors qu’il est tout sauf ça !
De même pour Elea, c’est une jeune femme admirable sur tous les plans. Malgré tout, j’ai été hermétique à ses mots. Comme ce roman se concentre surtout sur les personnages, et leurs émotions et que mon scepticisme a pris le dessus pendant ma lecture, je n’ai pas réussi à m’ouvrir aux personnages qui ont pourtant tout pour plaire. J’ai passé un bon moment en lisant ce livre mais je n’ai pas été (voulu être) touchée comme je l’ai été dans les précédents romans de l’auteure.
Bref, ce premier tome de la saga Tout en nuances touche une corde sensible qui au lieu de m’émouvoir, m’a, en quelque sorte, obligé à retourner dans ma carapace le temps de 300 pages. Erika Boyer dépeint avec beaucoup de réalisme une vérité que je n’avais pas envie d’affronter. Néanmoins je vous le recommande vivement car même si cette lecture a eu cet effet sur moi, je suis persuadée qu’il sera vous bouleversé !
Découvrir mes chroniques de la saga complète : Tome 2 / Tome 3 / Tome 4 / Tome 5.
Le problème quand on échange avant en mp, c’est que je n’ai plus rien à te dire ici, si ce n’est merci de m’avoir lue et de m’avoir donné ton avis, encore une fois ♡
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C’est ça de réclamer mon avis avant que je publie mon article xD
C’est toujours un plaisir de te lire et de suivre tes « aventures » dans la sphère littéraire !
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Je le ferai plus ! (Enfin, si…)
♡
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