Digital way of life – Estelle Tharreau

Note : ★★★★☆ (4.25/5)
Extrait : « Il sortit de la pièce, le sourire aux lèvres. Ses pensées dérivaient vers un monde où les hommes ne pensaient pas comme des machines, où le mot « philosophie » avait encore un sens, où les hommes pouvaient ouvrir leur cœur et leur esprit dans toutes ses fluctuations et nuances possibles. »

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Titre : Digital way of life
Auteur : Estelle Tharreau
Genre : Nouvelle, Science-Fiction
Langue : Française
Pages : 153
Note : 4.25/5

En bref : L’auteur explore les différentes facettes de la technologie qui nous entoure et les développe jusqu’à nous exposer les dérives qu’il peut y avoir. Chaque nouvelle a donc sa thématique, sa morale et nous fait réfléchir sur notre quotidien. Je les ai trouvé pertinentes, bien écrites et parfois un peu trop réaliste ce qui est inquiétant pour la suite.

Résumé :

Serons-nous l’esclave de notre assistante de vie connectée ?
Nos traces sur le Net constitueront-elles des preuves à charge ?
La parole et la pensée deviendront-elles pathologiques à l’heure de la communication concise et fonctionnelle ?
Qu’arrivera-t-il si les algorithmes des moteurs de recherche effaçaient des pans entiers de notre mémoire collective ?

Autant de questions parmi d’autres, qu’Estelle Tharreau soulève dans Digital Way of Life, ce nouvel « art » de vivre numérique qui place l’homme face au progrès et à ses dérives.

Avis :

Ce livre est un SP proposé par les Editions Taurnada et je remercie Joël pour sa confiance. C’est toujours un plaisir de découvrir les romans de cette maison d’édition.

Estelle Tharreau revient cette fois-ci avec un recueil de nouvelles d’anticipation. Les dix histoires ont pour point commun notre rapport avec la technologie. Les applications, les appareils connectés, les prothèses, la VR, internet ou encore notre envie d’immortalité sont autant de sujets que l’auteur pousse à l’extrême. Mais peut-être pas tant que ça finalement car grâce à des articles de journaux, Estelle Tharreau nous fait prendre conscience que certaines des situations présentées dans ce recueil ne sont pas si improbables que nous pouvons le penser.

Chaque nouvelle a donc pour préambule un ou plusieurs articles afin de présenter le sujet au centre du récit puis, l’histoire est déroulée. Je les ai toutes appréciées. Il y a peut-être « Bouton rouge » et « La Trappe » que j’ai trouvé un poil en-dessous des autres, le premier trop court ne nous laisse pas le temps d’appréhender la problématique et le deuxième a une bonne morale mais la thématique m’a simplement moins emballée.

Si je devais faire un top 3 de celles que j’ai préféré, je mettrais Pathologie, Automatique et Profil. Pathologie parle de notre rapport avec la langue française et le fait qu’avec des applications telles que Twitter ou encore les SMS, nous prenons l’habitude de synthétiser notre pensée et d’utiliser toujours les mêmes mots. L’auteur s’est donc demandée ce qu’il se passerait si nous étions dans un monde où les dictionnaires et tout ce qui éveille les sens étaient bannis, où connaître trop de mots seraient vus comme une tare et non comme un signe de curiosité et de culture. Tout étant de plus en plus rapide et les enfants ayant des outils électroniques dans les mains de plus en plus tôt, il est intéressant de se poser la question du futur de notre langue. J’ai aimé la manière dont Estelle Tharreau a présenté les choses, on s’y croirait vraiment et ça fait peur !

Dans Automatique, c’est le rapport avec les appareils connectés qui est développé. Entre les alarmes, le GPS, Siri, Alexa et j’en passe, nous faisons de plus en plus confiance à la technologie pour nous aider au quotidien. Qu’arriverait-il si nous étions assistés dans chaque étape de notre vie, du réveil au coucher ? Qu’un appareil nous rappelait que nous devons faire notre sport pour rester en forme, que nous devons emmener nos enfants à l’école, que nous n’avons pas appeler notre amie depuis longtemps et que nous risquons de la perdre ?
C’est ce que nous propose l’auteur avec cette nouvelle et j’ai adoré la morale qu’elle nous propose. Il n’y a pas mieux pour que nous prenions conscience de l’utilité de ses appareils mais aussi de la confiance qu’il faut y accorder.

Enfin, Profil explore la relation que nous avons avec internet. Il existe désormais le droit à l’oubli mais cela empêche seulement d’être référencé dans les barres de recherche, cela ne supprime en rien le contenu à la source. Sur cette base, Estelle Tharreau s’est interrogée sur l’impact que pouvait avoir ce que nous postons sur internet dans notre vie de tous les jours, au travail comme dans la vie privée. Nous voyons de plus en plus de personnalités perdre toute crédibilité ou être obligées de s’excuser après la mise en lumière d’un tweet compromettant datant d’une dizaine d’années. Et si notre profil virtuel prenait le pas sur notre profil réel. J’ai trouvé cette nouvelle très parlante. Nous n’en sommes pas encore à avoir une sorte de police spécialisée dans les profils virtuels mais ce n’est vraiment pas loin et cela n’engage rien de bon…

En bref, « Digital way of life » est un très bon recueil d’anticipation. L’auteur explore les différentes facettes de la technologie qui nous entoure et les développe pour nous proposer de futurs mondes pas si éloignés que ça de nous. Chaque nouvelle a donc sa thématique, sa morale et nous fait réfléchir sur notre quotidien et notre rapport avec internet, les appareils électroniques et les dérives qu’il peut y avoir. Je les ai trouvé à chaque fois pertinentes et très bien écrites et si j’ai spécialement aimé les trois que j’ai mentionné, c’est seulement parce que j’y suis plus souvent confrontée mais les autres n’ont rien à leur envier !

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