Sans aller à l’école, je suis devenu mangaka – Syoichi Tanazono

Note : ★★★★☆ (4/5)
Extrait : « Le monsieur en noir apparaît toujours dans mes rêves. Je reste à la maison et je guette l’heure où les autres enfants rentrent. C’est comme ça que je passe mes journées, sans aller à l’école. »

couv20611823Titre : Sans aller à l’école, je suis devenu mangaka
Auteur : Syoichi Tanazono
Genre : Shonen
Langue : Française
Pages : 287 pages (terminé)
Note : 4/5

En bref : L’histoire de Masatomo m’a bouleversé, mais plus que sa peur, c’est surtout sa détermination qui m’a marqué. Savoir qu’il dénote et tout faire pour remédier à ça. Dans une société si exigeante, Masatomo s’est forcé pendant des années à prendre une place qui n’était pas faite pour lui et il n’a eu personne pour lui dire que ce n’était pas grave.

Résumé :

Le jeune Masatomo aurait pu avoir une vie normale : jusqu’à son entrée à l’école primaire, il était en effet un petit garçon plutôt jovial. Mais hélas, en première année, et peu de temps après la rentrée, sa trop colérique enseignante lui donne un gifle particulièrement violente, et pas du tout justifiée. Dès lors, la spirale infernale commence pour Masatomo, qui n’ose plus retourner à l’école : peur du regard d’autrui et des rumeurs, incapacité à sortir de chez soi, difficultés d’intégration… Tous les ans, malgré les efforts de ses parents, mais aussi de nombreux professeurs et pédagogue, il n’arrivera jamais à suivre une scolarité « normale ». Préférant passer ses journées chez lui, à copier des dessins de Dragon Ball… Et si, au fil des pages, une vocation salvatrice était en train de naître.

Avis :

Masatomo rentre à l’école primaire et tout va bien, sauf un petit truc qu’il ne saisit pas. Il va voir sa maîtresse pour le lui dire et en réponse, celle-ci va lui donner une violente gifle. Masatomo ne va pas comprendre les raisons de son geste. Qu’a t-il fait de travers ? Est-ce mal de ne pas comprendre quelque chose ? A partir de cet instant, la vie de Masatomo va basculer. Traumatisé par cet acte, il finira par avoir peur de l’école, du regard des autres, etc. Malgré les efforts constants de ses parents et l’envie du jeune garçon d’être comme les autres, Masatomo aura de grandes difficultés à s’adapter à la société. Pendant toute cette période, le dessin sera un de ses seuls réconforts. 

Voici un mangas autobiographique très touchant. Le titre est parlant et malgré tout, je ne m’attendais pas à une histoire pareille. Je pensais lire le récit d’un petit garçon dont la famille aurait préféré une éducation à domicile plutôt que le système scolaire classique par choix et non par contrainte. Je m’étais imaginée moultes scénarios (maladie, harcèlement scolaire, etc.) mais à aucun moment, j’ai pensé que la cause de cette phobie scolaire pouvait être un professeur. La scène de la gifle est d’une grande violence et si soudaine que je suis restée scotchée devant mon livre. Comment avoir envie de retourner en cours le lendemain après un incident pareil ?

Malgré tout, Masatomo va essayer, pour lui, pour ses parents, pour sa nouvelle maîtresse qui vient le chercher tous les matins. J’ai été émue par son courage. Je ne sais pas si j’aurais eu autant de détermination à un si jeune âge. Par la suite, nous continuons à suivre Masatomo au fil des ans. Chaque année scolaire voit son lot d’élèves et de professeurs qui essayent tant bien que mal d’intégrer le garçon à l’école. Mais chaque année voit aussi quelques trouble-fêtes qui viennent perturber tous ses efforts. C’était déchirant de le voir remonter la pente pour, qu’une fois arrivée en haut, observer impuissante quelqu’un le repousser tout en bas. Le monde des enfants est bien cruel avec ceux qui sortent un peu du lot…
Celui des adultes n’est pas mieux, et certains ne retiendront pas leurs mots ou leurs gestes face à cet enfant perdu. La clairvoyance de Masatomo faisait quelque peu peur à voir. Un enfant ne devrait pas être aussi perspicace sur le monde qui l’entoure à son âge. Il devrait jouer innocemment, sans se préoccuper du monde des adultes et encore moins en ayant déjà un pied dedans.

Ces années scolaires chaotiques ont au moins eu le mérite de développer ses compétences en dessin. Fan inconditionnel de Dragon Ball, Masatomo passe son temps libre à regarder l’anime à la télévision et à dessiner les personnages dans son carnet. Un talent qu’il développera et exploitera plus tard comme ce mangas l’atteste. Ces scènes étaient de réelles bouffées d’air frais, autant pour notre protagoniste que pour nous, simples lecteurs. J’ai beaucoup aimé le voir se plonger dans cette passion et apprécier aussi bien l’œuvre que son auteur. La posface d’Akira Toriyama est d’ailleurs très émouvante et doit être un véritable accomplissement pour le mangaka.
La seule chose qui m’a perturbé dans ce one-shot, c’est la fin que j’ai trouvé bien abrupte. J’aurais aimé un chapitre supplémentaire ou même un simple épilogue qui conclue le mangas sur une note plus douce. Là, j’ai été stoppée nette dans mon élan, au point où je me suis demandée s’il ne manquait pas des pages.

Bref, « Sans aller à l’école, je suis devenu mangaka » est un récit autobiographique très émouvant. Je m’attendais à un parcours atypique mais je n’imaginais pas que j’allais assister à un tel mal être. L’histoire de Masatomo m’a bouleversé mais plus que sa peur, c’est surtout sa détermination qui m’a marqué. Son envie d’être comme les autres, savoir qu’il dénote et vouloir tout faire pour remédier à ça. Dans une société particulièrement exigeante, Masatomo s’est forcé pendant des années à prendre une place qui n’était pas faite pour lui et il n’a eu personne pour lui dire que ce n’était pas grave. Je pense que c’est cet aspect-là qui m’a le plus touché.

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5 réflexions sur “Sans aller à l’école, je suis devenu mangaka – Syoichi Tanazono

      • Question difficile surtout quand on sait qu’un de mes livres préférés est une autobio romancée ^^’ je n’ai pas de vraie réponse à te donner, la plupart du temps ça me met mal à l’aise. Mais pas toujours. Mais pour que j’en lise une, il faut que quelqu’un en qui j’ai confiance m’ait dit « tu verras c’est bien ».

        J’aime

      • Je peux comprendre. Certaines autobiographies sont très intimistes. Il y a une introspection de la personne et une fenêtre sur sa vie privée qui peuvent mettre mal à l’aise les lecteurs.
        Je suis assez difficile sur ce sujet ^^

        Aimé par 1 personne

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