Note : ★★★★☆ (4.25/5)
Extrait : « Le livre ne se résume pas à une simple liasse de papier. […] tant qu’on ne l’ouvre pas, ce n’est qu’un objet inerte. Mais les livres dans lesquels on s’est épanché et que l’on chérit possèdent un cœur, eux. » – « C’est bien de lire. Mais une fois la lecture terminée, vient le temps de marcher. »
Titre : Le chat qui voulait sauver les livres
Auteur : Sosuke Natsukawa
Genre : Fantastique, Contemporain
Langue : Française
Pages : 256
Note : 4.25/5
En bref : Un récit en 4 parties dont chacune soulève un problème liée aux livres. Le schéma narratif se répète et la question sera toujours de choisir entre la tête et le cœur mais j’ai aimé suivre nos amis à travers ces dédales et suivre leurs réflexions sur notre société. C’était un beau récit, à l’ambiance mystique que seule une vieille librairie peut nous apporter.
Résumé :
Rintarô Natsuki, lycéen flegmatique, est sur le point de fermer la librairie héritée de son grand-père quand il reçoit une visite inattendue. Au milieu des livres, il découvre un gros chat brun tigré, un chat qui parle ! Et ce félin exprime une requête plutôt inhabituelle : il demande – ou plutôt exige – l’aide de l’adolescent pour aller sauver des livres.
Le monde serait en effet peuplé de livres solitaires, non lus et mal aimés que le chat et Rintarô se doivent de libérer de leurs propriétaires négligents.
Le duo atypique se lance alors dans une quête périlleuse au cœur de labyrinthes extraordinaires…
Avis :
Rintarô Natsuki est un lycéen introverti qui aide son grand-père à tenir une librairie spécialisée dans les livres anciens. Lorsque ce dernier meurt, Rintarô se retrouve à devoir déménager chez sa tante. Avant ça, il doit mettre de l’ordre dans ses affaires et fermer boutique. Alors qu’il traîne dans la librairie qui l’a vue grandir, Rintarô croise la route d’un chat qui lui demande de venir avec lui sauver des livres. Malgré sa perplexité face à ce chat qui peut parler, le jeune homme le suit au fond du magasin, à travers un portail magique.
Pour ne pas changer, c’est la couverture qui m’a attiré en premier lieu, puis le fait qu’un chat soit un des personnages principaux. Il ne m’en fallait pas plus pour craquer et ramener le livre chez moi !
Les japonais ont le don de créer des histoires ayant une ambiance fantastique douce et poétique. C’est, en tout cas, la sensation que j’ai eu en parcourant ce roman. Nous suivons Rintarô à travers quatre missions de sauvetage. Chaque chapitre se déroule plus ou moins de la même manière : Rintarô ouvre la boutique, croise des camarades de classe, se fait interpeller par le chat puis, ensemble, ils partent dans un autre monde parlementer avec une personne qui maltraite les livres d’une façon ou d’une autre. Une fois que la mission s’est soldée par un succès ou un échec, ils rentrent et la journée continue comme si de rien était.
Ce que j’ai apprécié, en plus de l’ambiance, c’est les réflexions sur les livres et comment nous les consommons. Ainsi, à travers le personnage de Rintarô, un amoureux inconditionnel des livres, l’auteur traite des livres lus et abandonnés, des livres que nous survolons, de ceux qui ne rencontrent pas le succès escompté et qui sont rayés de la carte, de ceux que nous ne prenons même pas la peine d’ouvrir et dont une synopsis ou un résumé détaillé nous suffit, etc. J’ai aimé les joutes verbales entre Rintarô et ces gens qui ont adopté une autre façon de lire un livre ou de le proposer à la société. Les questions qui reviennent le plus souvent et qui m’ont le plus interpelée sont : doit-on se conformer aux attentes de la société sous peine de perdre l’essence même de ce que le livre cherche à nous montrer ? et que doit-on le plus prendre en compte, la rentabilité ou la passion ?
Ces questions me sont trottées dans la tête tout au long de ma lecture et la réponse n’est pas si évidente que ça, car bien que j’ai mon avis sur ces interrogations, je comprenais parfaitement pourquoi les personnages avaient choisi un autre chemin. Leur logique n’était pas la mienne mais elle tenait tout du moins la route. En plus de cela, l’auteur nous montre aussi que suivre ses idéaux est un véritable parcours du combattant et que, celui qui élèvera votre esprit n’est pas souvent celui qui remplira vos poches. Rentabilité ou passion ? On en revient encore à ce dilemme.
Enfin, ce roman parle de livres mais pas que. Il y est aussi question de deuil. En effet, Rintarô vient de perdre son grand-père et il s’est enfermé comme une huitre. Cependant, chaque nouvelle mission, le pousse à sortir de sa coquille, à affronter le monde et à s’affirmer. L’évolution est subtile mais elle est là, grâce au Chat mais aussi grâce à deux camarades de classe, Sayo et Akiba. Son introversion et sa franchise étaient touchantes ainsi que les liens qu’ils tissent petit à petit avec ses amis.
Bref, « Le chat qui voulait sauver les livres » est un roman fantastique divisé en quatre parties dont chacune soulève une problématique liée à la consommation des livres. Même si le schéma narratif se répète et que la question sera toujours de choisir entre la tête et le cœur, j’ai aimé suivre le Chat et Rintarô à travers ce dédale de mondes, lire les réflexions qu’ils ont sur notre société et observer Rintarô faire son deuil progressivement. C’était une belle histoire, à l’ambiance mystique que seule une vieille librairie poussiéreuse peut nous apporter.
Ça a effectivement l’air d’être un titre fait pour moi comme tu me l’avais dit.
J’adore l’idée de ce doux fantastique et des réflexions sur les livres à travers les aventures et rencontres du héros.
J’aimeJ’aime
Plus qu’à te lancer alors 👀 !
J’aimeAimé par 1 personne