Le Piège de l’innocence – Kelley York

Note : ★★★★☆ (4.25/5)
Extrait : « Tu sais, c’est normal de solliciter l’opinion des autres. De demander de l’aide quand on est confronté à des décisions importantes. Mais la décision finale t’appartient, c’est tout ce qui importe. »

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Titre : Le Piège de l’innocence
Auteur : Kelley York
Genre : Drame
Langue : Française
Pages : 336
Note : 4.25/5

En bref : Un drame qui se lit vraiment tout seul grâce à une plume simple mais efficace. Le sujet a souvent été exploité dans ce genre littéraire mais ici Kelley York nous propose une perspective originale que j’ai beaucoup apprécié. Je lirai sûrement d’autres œuvres de cet auteure !

Résumé :

Il voulait l’aider, il se retrouve accusé.

Vic Howard a toujours été transparent, ignoré de tous, même de sa propre mère. Un soir, alors qu’il s’ennuie à une fête, il remarque que Callie, une fille de son lycée, a beaucoup trop bu. Il décide de lui venir en aide.

Au matin, la police sonne chez Vic : Callie a été violée, il est le principal suspect. Du jour au lendemain, il est le centre de l’attention, tous le considèrent coupable. Sauf Autumn, la meilleure amie de la victime, qui compte bien s’allier à Vic pour découvrir une vérité que tout le monde préfère taire.

Avis :

Victor est un lycéen vivant dans l’ombre de son meilleur ami, Brett. Quand les gens viennent lui parler, c’est généralement pour lui demander de faire passer un message à ce dernier. Mais tout change lorsque Vic décide d’aider Callie lors d’une soirée. Sa camarade est complètement bourrée et le jeune homme l’accompagne jusqu’à une chambre à l’étage pour qu’elle s’allonge… Le lendemain, les policiers frappent à la porte de Vic et l’interroge sur les événements de la veille. Lorsqu’il demande les raisons de cet interrogatoire, son monde s’écroule. Il apprend que Caillie a été violée et qu’il est le principal suspect.

Voilà un livre plutôt original, non pas sur le thème développé, le viol est un sujet qui revient assez souvent dans les romans, mais sur la façon dont il a été traité. Quand on parle de viol, on pense d’abord à la victime (normal !) mais ici, Kelley York nous propose une approche complètement différente. Elle pense à Callie et à ce qu’elle endure et continuera à subir toute sa vie mais elle nous montre surtout ce qui peut arriver quand une personne est accusée d’un crime qu’il n’a pas commis. Parce que oui, Victor n’a strictement rien fait et bien que la présomption d’innocence existe, elle est inutile face aux rumeurs et aux préjugés des gens. Hormis Brett et plus tard Autumn, personne ne croit en lui, même sa mère pense qu’il est coupable et c’est avec beaucoup d’émotions qu’on suit ce jeune homme se faire malmener par son entourage.

« Ce n’est pas parce qu’une personne vit quelque chose de douloureux que ce que tu traverses est moins légitime. » – Autumn à Vic

Victor est un garçon adorable mais un peu mou, pas forcément dans le mauvais sens du terme. On se rend vite compte qu’il ne ferait pas de mal à une mouche, il regrette même amèrement de ne pas être resté auprès de Callie. C’est un vrai bisounours et de ce fait, on a envie de le protéger du monde extérieur (ou de le secouer au choix). C’est d’ailleurs pour cette raison que je n’ai pas apprécié Autumn au départ. J’étais persuadée qu’elle cherchait à l’attirer dans un guet-apens afin de lui soutirer des aveux, même faux. Mais finalement, j’ai beaucoup aimé leur relation qui vient s’imbriquer parfaitement dans le reste de l’histoire sans jamais prendre le dessus sur l’intrigue principale.

Mon avis sur Brett n’a cependant pas changé du début à la fin. Je ne serais dire pourquoi exactement mais dès le premier chapitre, je ne l’ai pas apprécié. C’est le meilleur ami de Victor, il l’aide et le protège à de nombreuses reprises, que ce soit avant l’incident à cause de son bégaiement ou après à cause des accusations dont il est sujet, pourtant, je n’ai jamais été convaincue par leur amitié. L’auteure a eu beau me montrer par A + B qu’ils étaient amis, à l’heure où j’écris cette chronique, je n’y crois toujours pas xD.

Pour ce qui est des autres personnages, ils viennent mettre leur pierre à l’édifice et aide, à leur façon, Vic dans sa reconstruction de soi. Je me serais cependant bien passée de l’intrigue autour du père de Vic. Bien que ça explique de nombreuses choses sur la famille du jeune homme, j’aurais préféré que l’auteure me propose une autre alternative. Celle-ci était un peu « too much », même si elle s’intègre parfaitement avec le reste de l’histoire.

Bref, « Le Piège de l’innocence » est un drame qui se lit vraiment tout seul et qui nous offre un point de vue innovant sur le thème du viol. Le fait de s’intéresser plus au suspect qu’à la victime permet de nous rendre compte qu’il n’y a pas que la vie de la victime qui est bouleversée à jamais mais aussi celle d’une personne accusée à tort. De plus, Kelley York nous donne un aperçu des lacunes qu’il peut y avoir dans le système judiciaire que ce soit pour mener une enquête et réunir des preuves ou faire respecter la présomption d’innocence et ce fût très instructif.

 

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