La Divine Proportion – Céline Saint-Charle

Note : ★★★★☆ (3.75/5)
Extrait : « L’enfant envisagea un instant de parler à la conductrice, de lui poser des questions sur leur mystérieuse destination, avant d’opter pour le silence. Tout dans l’attitude de la femme indiquait qu’elle n’apprécierait pas d’entendre le son de sa voix. « 

couv14491133Titre : La Divine Proportion
Auteur : Céline Saint-Charle
Genre : Science-Fiction
Langue : Française
Pages : 385
Note : 3.75/5

En bref : Malgré quelques facilités scénaristiques, on a un univers très intéressant et bien ficelé. Les livres de Science-Fiction sont toujours un bon moyen de pousser les lecteurs à la réflexion sur le monde qui les entoure, sur ce qu’il pourrait devenir et ce que nous propose l’auteur ici, sur les réfugiés, le rôle de la femme et la criminalité m’a séduite.

Résumé :

Dans une France remodelée par les ambitions démesurées du président Rollin, science et politique se sont alliées, semant dans leur sillage meurtres et souffrances. Lorsque Léna part couvrir un évènement dans un orphelinat pour son journal, elle est loin de se douter que sa rencontre avec la petite Cerysette va bouleverser sa vie. Après la disparition de l’enfant, elle tente de la retrouver, aidée par un flic aux méthodes discutables à quelques jours de la retraite. Leur enquête va les mener dans le quartier des réfugiées américaines, où de sombres révélations les prennent de court. Une véritable course contre la montre s’engage alors pour sauver la fillette. Jusqu’où a-t-on le droit d’aller au nom du bien commun ?

Avis :

Je remercie la maison d’édition Livr’s qui a accepté de m’envoyer ce roman de Science-Fiction. Je n’en avais pas lu depuis un petit bout de temps..

Léna, journaliste d’Avec vous est envoyée couvrir un événement à l’orphelinat de la ville. Elle y fait la raconte de Cerysette, une petite-fille brimée par les autres enfants à cause d’un stigmate sur le visage. Emue par l’orpheline qui se voit jeter de la photo de « famille », elle décide de prendre des clichés d’elle et promet de revenir lui en donner quelques exemplaires. Cependant, lorsqu’elle revient quelques jours plus tard, elle découvre que Cerysette a disparu et que personne ne semble s’en inquiéter. Elle informe la police de la disparition et c’est Lucas Donadio, prochainement à la retraite, qui se retrouve chargé de l’affaire. Ce qu’ils découvriront ira au-delà d’une simple disparition.

Je ne lis pas tant de Science-Fiction que ça mais je connaissais l’auteur de nom car elle fait partie, tout comme moi, de l’association Les Plumes Indépendantes. Je n’ai pas encore eu l’occasion de me plonger sur ses écrits auto-édités mais lorsque les éditions Livr’s m’ont proposé son dernier ouvrage en date, je me suis dit que c’était l’occasion ou jamais de connaître sa plume.
Une plume plutôt addictive et efficace à vrai dire. Les chapitres sont courts, l’équilibre entre les phases d’action et de réflexion est bon, ce qui fait que les pages ont défilé les unes après les autres sans que je m’en aperçoive.

La forme est excellente et le fond est tout aussi bon. J’ai aimé l’univers décrit par l’auteur. Nous sommes dans un futur où le gouvernement a mis en place un système pour empêcher la récidive et donc diminuer la criminalité. Cette solution se nomme le Talion, un outil qui permet de faire vivre aux délinquants les souffrances qu’ils causent à leurs victimes. Ce retour de bâton, plus violent, leur coupe toute envie de recommencer. Le banditisme diminue mais pas les inégalités entre les Hommes et nous avons toujours les quartiers riches et pauvres.
Parmi ces quartiers défavorisés se trouvent des secteurs remplis de réfugiés. Ils proviennent pour la plupart des Etats-Unis. En effet, là-bas le gouvernement a décidé de fermer les frontières et de reléguer les femmes du pays a de simples objets. Pour fuir un avenir de misère et de soumission, certaines d’entre elles ont tout plaqué pour rejoindre l’Europe avec l’espoir d’y avoir une vie meilleure. Cependant, à leur arrivée et sans aucun papier, elles n’ont pas eu d’autres choix que de s’agglutiner dans des bidonvilles et de vendre leurs services pour vivre.

Sous couvert d’une disparition, l’auteur nous parle principalement de criminalité, de réinsertion et du problème des réfugiés. Des thèmes très actuels et qui m’ont touché. Le parallèle avec ce qui se passe en ce moment dans le monde n’est pas très long à faire… J’ai aimé découvrir la vie de ces filles qui ont fui leur pays et qui sont désormais livrées à elles-mêmes, dans une contrée qui n’a que faire de leur sort. Les personnages développés étaient pertinents et en plus de servir à l’histoire, ils nous permettaient d’avoir un aperçu du quotidien des filles, des difficultés qu’elles rencontrent et des espoirs qu’elles ont. Dans le lot, même si on ne les voit pas forcément beaucoup, Bounce et Sabrina m’ont plu.
En ce qui concerne les personnages principaux, ils forment un duo très sympathique. Ils sont drôles et se complètent autant au niveau des compétences que de la personnalité. J’ai apprécié être à leurs côtés et apprendre tous les secrets qui se cachent derrière l’orphelinat, le Talion ou même le pays entier. C’est solide, cohérent et très intéressant !

Enfin, même si l’univers est bon, que la plume est fluide et que les protagonistes fonctionnent bien ensemble, j’ai trouvé que, d’une manière générale, l’histoire était un peu classique dans son cheminement. Une fois que la découverte du monde est faite, les événements découlent les uns des autres sans grosses surprises. Bon, j’exagère un peu, il y a quand même des rebondissements et des dommages collatéraux que je n’avais pas anticipé mais à côté de ça, il y a aussi des scènes et des personnages prévisibles. Je pense notamment au personnage de Nathalie Versèle.

Bref, « La Divine Proportion » est un roman, qui malgré quelques facilités scénaristiques, offre un univers très intéressant et bien ficelé d’un bout à l’autre. Les personnages principaux sont attachants dans un monde qui l’est beaucoup moins. Les livres de Science-Fiction sont toujours un bon moyen de pousser les lecteurs à la réflexion sur le monde qui les entoure, sur ce qu’il pourrait devenir et ce que nous propose l’auteur sur les réfugiés, le rôle de la femme et la criminalité m’a séduite.

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