Le Camp des Enfants – Otto B. Kraus

Note : ★★★★☆ (3.5/5)
Extrait : « Les règles du camp peuvent paraître un peu bêtes, mais que sont quelques sottises dans un monde devenu complètement dingue ? »

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Titre : Le Camp des Enfants
Auteur : Otto B. Kraus
Genre : Historique, Biographie
Langue : Français
Pages : 359
Note : 3.5/5

En bref : J’ai aimé la mise en lumière de l’auteur sur le camp des familles de Birkenau. Je ne m’attendais pas à autant de vie dans un lieu si peu porteur d’espoir. Néanmoins, même si j’ai aimé découvrir le quotidien de ces enfants, je trouve ce livre impersonnel et déstructuré. Comme c’est une autobiographie romancée, je m’attendais à être plus remuée que ça.

Résumé :

Un roman basé sur l’histoire vraie du terrible bloc 31.
Jour après jour, Alex tente de survivre dans le camp d’Auschwitz où il est prisonnier. Survivre au manque de nourriture, au froid, aux humiliations, à l’absence d’espoir. Pourtant, malgré les risques, le jeune homme a décidé de défier ses bourreaux : en secret, il fait la classe aux enfants du Bloc 31.

Avis :

Alex Ehren est enseignant au camp des familles d’Auschwitz-Birkenau. Il fait parti des rares à échapper au travail physique et il a pour mission de s’occuper de centaines d’enfants tous les jours. Chaque professeur, de métier ou improvisé, doit se contenter de divertir leurs élèves mais les jours passants, une révolte silencieuse s’installe. Même si c’est contre les règles, Alex décide d’apprendre à lire et à écrire aux plus jeunes, tandis que les autres adultes du bloc enseignent l’histoire, la poésie, les mathématiques, la philosophie, etc. aux plus grands. Toutes les activités et tous les moments du camp sont consignés dans son journal, seul témoin d’une vie de privation.

Je suis tombée par hasard sur ce livre sur la Second Guerre Mondiale qui parle, non pas des déportations et de toutes les horreurs qui se déroulaient dans les camps de concentration mais, du camp des familles. Bien sûr, on peut difficilement raconter la vie dans ce bloc particulier sans mentionner ce qui se passe dans les blocs alentours, ni sans raconter les « punitions » que subissaient les détenus ou encore sans décrire les cheminés qui crachaient leurs cendres à longueur de journée. Néanmoins, pendant tout le livre, cela reste en fond et l’auteur a privilégié le quotidien des enfants et de leurs professeurs.

Je savais qu’il y avait des enfants dans les camps de concentration et qu’il n’était pas sujet au même régime que les adultes mais j’étais loin de me douter que ça grouillait autant de vie. S’il n’y avait pas justement toutes ces horreurs en fond, on pourrait penser que nous sommes simplement dans un village pauvre au fin fond de nul part, où les adultes font de leur mieux pour éduquer les enfants avec les moyens du bord. J’ai été impressionnée par l’ingéniosité dont ils font preuve pour s’approvisionner en feuilles et crayons, pour fabriquer un théâtre de marionnettes, des billes, etc. ou pour échapper à la surveillance des SS et donner leurs cours. Ensemble, ils montent des pièces de théâtre, chantent des chansons, écrivent des poèmes,… J’ai eu l’impression d’observer une boule de neige, un monde préservé dans une bulle et à l’abri des agressions extérieures, c’était une sensation particulière.

Grâce aux cours donnés par les enseignants, nous avons le droit à des réflexions philosophiques sur la vie, l’être humain ou sur la religion. Comme le bloc réunit des gens de plusieurs nationalités, de différents bords politiques et plus ou moins croyants, lorsqu’ils débattaient d’un sujet, c’était toujours intéressant de voir les opinions s’affronter et d’être témoin de leur vision du monde et de leur condition. J’ai aimé cet aspect du livre qui s’accentue vers la fin de l’histoire.

Malgré toutes ces bonnes choses, j’ai eu du mal à accrocher au livre. J’ai trouvé que les événements n’étaient pas toujours racontés dans l’ordre ce qui entraîne des répétitions indésirables. Puis, ça manquait d’émotions (ce qui est paradoxale au vu du sujet). J’ai senti une certaine distance avec les personnages et je n’ai pas réussi à m’attacher à eux. Je pense que le fait que l’auteur les appelle toujours par leur nom complet n’a pas aidé. Peut-être que c’était une façon pour Kraus de raconter son récit tout en se protégeant mais en ce faisant, il a aussi crée une barrière entre ses personnages et le lecteur…

Bref, « Le Camp des enfants » est intéressant de part le sujet traité. J’ai aimé la mise en lumière de l’auteur sur le camp des familles de Birkenau. Je ne m’attendais pas à autant de vie dans un lieu si peu porteur d’espoir. Néanmoins, même si j’ai aimé découvrir le quotidien de ces enfants, je trouve ce livre très impersonnel et déstructuré. C’est vendu comme une autobiographie romancée alors je m’attendais à être plus remuée que ça.

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