Q Mysteries – Chizu Kamikou

Note : ★★★☆☆ (3/5)
Extrait : « Ayez confiance en la personne que vous êtes aujourd’hui. C’est celui que vous étiez dans le passé qui lui a permis d’exister. »

couv33324056Titre : Q Mysteries
Auteurs : Chizu Kamikou, Keisuke Matsuoka & Hiro Kiyohara
Genre : Seinen
Langue : Française
Tomes : 10 tomes (terminé)
Note : 3/5

En bref : Les personnages sont sous-exploités, les enquêtes sont variées et les explications instructives mais elles n’ont aucun lien les uns avec les autres. Plus j’avançais dans l’histoire, plus je m’ennuyais, je n’avais qu’une hâte, en voir le bout. Enfin, les dessins sont propres mais dans un style que je trouve froid et qui ne me plaît pas vraiment.

Résumé :

Riko Rinda se charge d’expertiser n’importe quel objet qui lui est confié. Son sens de l’observation aiguisé et sa mémoire titanesque lui permettent de détecter le moindre détail concernant un objet, une personne ou même un son. C’est en essayant de percer le secret d’un curieux sticker collé un peu partout dans Tokyo que le jeune journaliste Yûto Ogasawara débarque dans les bureaux de Riko. Rapidement, le duo se retrouve embarqué dans des affaires bien plus complexes que prévu…

Avis :

A la fin du lycée, Riko Rinda décide de quitter sa petite île natale pour Tokyo. Son but est de trouver un métier qui lui permette de subvenir à ses besoins mais aussi d’améliorer le sort des habitants de l’île où elle a vécu toute son enfance. Après quelques déboires, elle finit par rencontrer une personne qui lui fait découvrir de nombreuses méthodes d’apprentissage. Avec ces nouvelles connaissances, Riko Rinda devient une experte polyvalente. A moindre coût et avec efficacité, Riko est capable d’expertiser n’importe quel objet. Malheureusement, ses compétences l’entraînent dans des affaires plus que louches. 

Riko expertise en temps normal des objets du quotidien mais lorsque Yûto Ogasawara, un journaliste enquête sur la prolifération d’un auto-collant particulier dans le quartier, les choses sérieuses commencent. Cette affaire à priori anodine va entraîner de lourdes conséquences pour nos personnages mais aussi pour le pays entier.
J’ai bien aimé cette première enquête. Elle nous permet de faire la rencontre de nos deux personnages principaux, Riko et Yûto et d’avoir une idée des gens qui graviteront autour durant la série comme Takuma Hirumo, un professeur qui s’occupe à tout ce qui touche aux analyses chimiques ou bien Shôta Hayama, un policier que Riko a aidé quelques fois dans des affaires et qui lui rend la pareille quand cela est nécessaire. L’intrigue, quant à elle, part dans tous les sens et on ne voit pas forcément les liens qui existent entre les différents protagonistes de l’histoire. Néanmoins, petit à petit, les choses s’éclaircissent et le mystère est dévoilé. Le pays est alors au bord du gouffre et des réflexions sur notre économie, notre façon de gérer l’argent ou même la valeur que nous donnons à des pièces en cuivre et des billets nous apparaissent. C’était une partie plutôt intéressante qui, en plus, une fois terminée, nous met l’eau à la bouche en nous montrant brièvement le prochain « adversaire » de Riko. Pour couronner le tout, les mangakas passent un tome à nous raconter le passé de Riko, ses résultats désastreux au lycée, son arrivée à Tokyo, son apprentissage auprès de M. Setouchi et l’ouverture de son entreprise d’expertise. Bref, tout cela annonçait une série solide avec en son centre un personnage principal travaillé.

Malheureusement, la suite ne sera très vite plus à la hauteur. J’espérais une histoire à la Détective Conan, c’est-à-dire avoir des petites enquêtes à résoudre et en fond, une grande machination à déjouer. Je n’ai rien eu de ça. Les affaires se suivent sans aucun lien les unes avec les autres. A part à la fin de la première expertise où nous voyons l’ennemi suivant, ce ne sera plus le cas par la suite. De plus, certains personnages apparaissent sans valeur ajoutée. Je pense notamment à Hirumo qui, à plusieurs reprises, passent au cabinet d’expertises de Riko pour la voir mais cette dernière n’étant pas là, il repart et c’est la seule intervention qu’il fera durant l’enquête en cours… Quel intérêt à part rappeler au lecteur qu’il y a un personnage complètement inexploité dans le mangas… Même Yûto le journaliste qui accompagne Riko partout où elle va fait plus pot de fleurs que véritable journaliste. Il utilise très peu ses connexions pour obtenir des informations supplémentaires sur un sujet et à la fin de chaque enquête, il a interdiction de publier un billet dans son journal pour x ou y raisons. Son seul intérêt est d’être un soutien moral pour Riko et de créer une très légère romance entre les deux, pour le reste, c’est le néant total.

J’ai aussi trouvé que les expertises de Riko se basaient parfois sur des théories un peu bancales ou des clichés. Au début du mangas par exemple, elle expertise un tableau et soupçonne le peintre d’être japonais et non anglais sous prétexte qu’un des personnages de l’œuvre fait quatre avec sa main « à la japonaise » et non « à l’anglaise », comme si chaque population avait une façon claire et définitive de compter avec leurs doigts. De même pour les saucisses qui sont marquées de stries et qui confirme que l’auteur est japonais car il n’y a qu’au Japon qu’on fait des fentes au couteau sur les saucisses pour qu’ensuite ça soit plus facile à tenir avec des baguettes. Même si, en soi, ces informations sont vraies, se baser seulement dessus pour déterminer qu’une œuvre est fausse me parait un peu léger. Plus tard, quand une des affaires tournera autour de La Joconde, d’autres clichés, sur les français cette fois-ci, seront mis en avant pour justifier certains points. 

Bref, « Q Mysteries » fût une lecture décevante. Les personnages étaient sous-exploités pour la plupart, les affaires se suivent mais n’ont aucun lien les unes avec les autres et hormis la première qui m’a intrigué et qui comprenait le flashback sur Riko, celles qui ont été présentées par la suite ne m’ont guère émerveillée. Plus j’avançais dans l’histoire, plus je m’ennuyais. Les enquêtes avaient beau être variées (La Joconde, un temple, un magazine de mode, des contrefaçons de billet, etc.) et les explications souvent instructives, je n’avais qu’une hâte, en voir le bout. Une fin d’ailleurs bien expéditive… Enfin, les dessins sont propres mais dans un style que je trouve froid et qui ne me plaît pas vraiment.

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