In vino veritas – Isabelle Villain & Magali Collet

Note : ★★★★☆ (4.25/5)
Extrait : « À chaque grosse intempérie, tous les paysans sont sur le pied de guerre en espérant que l’orage s’éloigne de leurs terres, que le front s’amenuise petit à petit, ne provoquant que de fortes averses. »

couv46095150Titre : In vino veritas
Auteur : Isabelle Villain & Magali Collet
Genre : Thriller
Langue : Française
Pages : 256
Note : 4.25/5

En bref : Un mélange entre le thriller psychologique et le polar. J’ai aimé que le doute soit permis sur chaque personnage et que les auteurs profitent de cette enquête pour parler de sujets forts comme les violences conjugales ou le labeur des agriculteurs. J’ai passé un bon moment et j’ai apprécié qu’elles arrivent à ébranler la théorie que je m’étais faite !

Résumé :

Lors d’un vernissage, une galeriste est assassinée.
Secrets, mensonges et trahisons vont secouer la quiétude d’une petite commune en plein cœur du vignoble bordelais.
Et lorsque deux frères se retrouvent après des années de séparation, la liberté de l’un va dépendre de la détermination de l’autre.

Avis :

Augustin et Mathias sont deux frères toujours fourrés ensemble. Un après-midi, alors qu’ils jouent dehors et que Mathias souhaite impressionné son frère, un drame survient. Mathias est emmené à l’hôpital et la faute est mise sur le dos d’Augustin. A partir de cet incident, le fossé entre Augustin et son père va ne faire que s’agrandir jusqu’à ce que Augustin claque la porte du domaine familial. 24 ans plus tard, alors que Mathias assiste au vernissage de sa femme, cette dernière meurt assassinée. Mathias est désemparé en voyant qu’il passe petit à petit de victime à coupable aux yeux des enquêteurs. Il appelle alors son frère qui n’hésite pas une seconde à venir à sa rescousse.

Isabelle Villain et Magali Collet sont deux auteurs que je suis depuis plusieurs années maintenant. Isabelle Villain est spécialisée dans le polar avec notamment sa série de livres mettant en scène le Commandant Rebecca de Lost, tandis que Magali Collet est plus axée sur le thriller psychologique avec des romans captivants comme La Cave aux poupées ou Comme une image. Elles se retrouvent ici pour un quatre mains et j’étais curieuse de savoir comment elles allaient réussir à marier leur univers. Le résultat est ma foi plutôt convaincant !

L’histoire m’a beaucoup plu. Le premier chapitre sur l’enfance d’Augustin et Mathias nous met tout de suite dans le bain ! Puis la soirée au vernissage, où nous rencontrons tous les protagonistes, nous permet de dresser un tableau plutôt complet des relations et des affinités qui existent entre chacun d’entre eux. La suite du roman est une succession d’événements et de révélations qui va nous permettre d’affiner ce que nous savons déjà ou ce que nous supposions. J’ai assez rapidement eu une idée du coupable mais les auteurs ont tout de même réussi à me mettre le doute à plusieurs reprises. Néanmoins, j’ai tenu bon jusqu’au bout et j’ai bien fait car ma théorie était la bonne !
J’ai aussi apprécié connaître les états d’âme de chaque personnage au fil du récit. Les personnages ne se contentent pas de déblatérer leurs alibis et de cacher un potentiel mobile. Ils expriment le fond de leur pensée et cela nous empêche de les innocenter totalement car nous nous rendons compte que personne n’est tout blanc ou tout noir, que chacun avait la possibilité et une raison pour assassiner la femme de Mathias. Mention spécial pour le père de Mathias et Augustin que j’ai trouvé fort détestable. Il y a des claques qui se perdent !
Enfin, à travers leur enquête, les auteurs parlent de thèmes peu traités comme le Syndrome de Stendhal (que je ne connaissais pas du tout) mais surtout des violences physique et psychique dont certains types sont peu souvent représentés dans les romans alors qu’ils ont autant d’importance que les autres.

Le fond du roman est bon mais j’ai par contre, été moins fan de la forme. Je ne sais pas du tout comment les auteurs ont travaillé pour l’écriture mais ce n’est pas tant leur style qui m’a dérangé mais plutôt le redondance de certains passages. Cela m’a rappelé un film (Angle d’attaque si je ne dis pas de bêtises) où nous assistons à une tentative d’assassinat du Président. Le film est divisé en une dizaine de parties. Chaque partie est centrée sur un personnage qui a assisté à la scène et le film déroule tous ces points de vue les uns après les autres. Nous voyons donc la scène de l’assassinat une dizaine de fois, avec à chaque fois un indice supplémentaire pour nous aiguiller sur ce qu’il s’est passé. Et ben, j’ai eu la même sensation en lisant ce livre. Au fil des révélations et des confessions, la scène du vernissage nous est à nouveau racontée et bien que c’était intéressant de voir les pièces du puzzle s’emboîter petit à petit, j’ai trouvé ça quelque peu répétitif. Encore plus, quand j’ai compris quelle pièce exactement allait nous permettre de deviner le nom du coupable.

Bref, « In vino veritas » propose un bon mélange entre le thriller psychologique et le polar. Les auteurs ont réussi à bien marier leur univers et leur style d’écriture. J’ai aimé que le doute soit permis sur chacun des personnages rencontrés et que les auteurs profitent de cette enquête pour parler de sujets importants comme les violences conjugales ou le labeur des agriculteurs. Le seul bémol que j’ai eu, est le redondance que j’ai ressenti pendant ma lecture en ce qui concerne le soir du drame. Pour le reste, j’ai passé un très bon moment et j’ai apprécié qu’Isabelle Villain et Magali Collet arrivent à ébranler à plusieurs reprises la théorie que je m’étais construite !

2 réflexions sur “In vino veritas – Isabelle Villain & Magali Collet

  1. Pour le fait que ce soit un thriller psychologique, parce que c’est écrit par deux femmes, parce que ça parle du rural et des violences conjugales… Bref, pour plein de raisons (dont les bons retours, d’ailleurs!), j’ai envie de découvrir ce roman ^^

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