Vole mon cœur si tu peux ! – Erika Boyer

Note : ★★★★☆ (4.25/5)
Extrait : « S’il avait creusé, s’il m’avait laissé lui montrer ce qu’il y a en moi, il aurait su que je suis aventureuse, complètement délirante, un vrai clown ! Ou pas. Un peu givrée, à la limite… Mais dans mes rêves, je me lâche. Dans ma tête, c’est la folie furieuse. Ce n’est pas ma faute si ça ne se voit pas de l’extérieur… »

Titre : Vole mon cœur si tu peux !
Auteur : Erika Boyer
Genre : Comédie romantique, Chick-lit
Langue : Française
Pages : 395 pages
Note : 4.25/5

En bref : J’ai eu du mal avec la façon dont nos héros se répondent mais il m’a été impossible de les détester tant ils étaient attachants et tant j’ai ri à leurs côtés. Enfin, même si ce roman est axé sur la comédie, l’auteur n’oublie pas d’y ajouter un fond de sérieux. Ainsi, la pauvreté, l’injustice, l’importance d’être soi-même et la discrimination seront au cœur de ce récit.

Résumé :

Poison, flingue ou malheureuse chute sous un bus ; quelle est la meilleure méthode pour tuer quelqu’un ?

Loren se pose cette question chaque jour depuis qu’elle a fait la rencontre de Nor. À cause de lui et de son meilleur ami, elle a perdu son travail. Et comme si ça ne suffisait pas, son frère lui a dégotté un logement voisin au leur, dans une résidence remplie de gens tous plus loufoques les uns que les autres.

Entre la petite qui veut noyer son frère jumeau, la vieille femme qui fait de drôles de potions et les deux imbéciles qui l’ont mise au chômage, elle est servie. Heureusement que la famille du quatrième appartement est normale…

Ou pas. Ils sont bizarres, tous sans exception, et même les animaux ! Tellement bizarres, que cela cache quelque chose… Loren en est sûre, ils ont un secret, et elle compte bien découvrir lequel.

Armée de son mojito, de ses fidèles lunettes et du jardin de son frère policier – toujours utile pour enterrer des gens -, elle est prête à élucider tous les mystères de la résidence !

Avis :

Etant une des bêta-lectrices de Erika Boyer, je lis et chronique ses romans avant leur sortie officielle, il se peut donc que des modifications aient été faites entre temps et que certains des défauts relevés ne soient plus d’actualité.

Loren rêvait de justice, elle voulait être policière ou avocate mais malgré ses efforts, elle n’a pas réussi ses concours et se retrouve à être hôtesse de caisse dans un supermarché. Les journées sont toutes plus ennuyantes les unes que les autres. Un jour, elle tombe sur deux clients particulièrement agaçants et elle ne peut s’empêcher de leur répondre. Le soir même, elle se fait virer par son patron car des vols auraient eu lieu dans le magasin et Loren était la seule présente à ce moment-là. Pour couronner le tout, son frère Ewen, chez qui elle squattait jusqu’à présent, lui a trouvé un appartement dans une petite copropriété et incite sa sœur à aller habiter là-bas. A son arrivée, elle fait la rencontre d’une vieille dame et de ses deux petits enfants mais surtout, elle découvre que ses voisins ne sont personne d’autres que les deux gars qui lui ont fait perdre son travail. La paix arrivera t-elle à perdurer dans ce lotissement ? 

C’est la première fois qu’Erika se lance dans une comédie romantique et j’ai trouvé qu’elle s’en était très bien sortie. Nous suivons d’un côté Loren, une jeune femme qui ne sait pas trop quoi faire de sa vie après les échecs qu’elle a subi, qui n’ose pas être elle-même non plus, par crainte de décevoir encore plus ses parents. La seule personne dont elle est proche et qui a toute sa confiance, c’est son frère Ewen, policier de métier et l’exemple de la famille.
De l’autre, nous faisons la connaissance de Nor. Il fait des petits boulots par-ci par-là et vit en colocation avec son ami Roméo. Il considère ses voisins comme sa famille et il est prêt à beaucoup de choses pour les aider.

Au fil des chapitres, Loren fait la rencontre des autres habitants du lotissement. Il y a donc Antoninette, une vieille dame qui a son caractère et qui s’occupe de ses deux petits-enfants : Lilou et Neil. Dans un autre appartement, nous avons Imène et Moïse, un couple de musulman et leur fils Zeyd. Puis, comme cité plus haut, Nor et Roméo. Pour compléter le groupe, deux animaux sont de la partie, Lady Bouiboui et Capitaine Peak, respectivement un chien et un hérisson. J’ai adoré cet attroupement hétéroclite et j’ai aimé découvrir petit à petit comment ils en sont venus à vivre ici, ensemble et à s’entraider comme rarement le font les gens. Ainsi nous apprenons comment Antoninette en est venue à s’occuper de ses petits-enfants, pourquoi Imène ne parle plus, pourquoi Moïse enchaîne les boulots comme un forcené et surtout nous finissons par comprendre dans quel but ils se regroupent le soir, à l’abri des regards. 

Malgré les blagues, les rires, les taquineries et les envies de massacre de nos deux protagonistes, Erika Boyer n’oublie pas de parler de sujets sérieux comme les préjugés, le racisme, l’importance d’être soi-même, etc. De ce fait, même si je ne suis pas une adepte des surnoms et des noms d’oiseaux que se donnent constamment Nor et Loren, j’ai été touchée par ces personnages, leurs amis et la vie qu’ils mènent. En vrai, la seule chose sur laquelle j’ai vraiment bloqué, c’est la propension qu’a Loren de vouloir tuer Nor dans la première partie. Je trouve que par rapport à la deuxième moitié du livre, il y a en trop. Bien que j’ai trouvé ça drôle au début, quand ils ne se connaissaient pas et que ça se passait dans sa tête, je suis un peu moins fan lorsque qu’ils se le disent à voix-haute. Je sais bien que pour certains amis, s’appeler « abruti », « ma couille », etc, c’est une marque d’affection ou se dire « je vais te tuer, etc », ça finit par être une ponctuation plus qu’une réelle pensée. Néanmoins, d’un point de vue personnel, je n’adhère pas à cette philosophie.

C’est vraiment le seul truc bloquant que j’ai pu constater et ça dépend surtout de votre sensibilité à ce sujet. Pour le reste, le rythme est bon, c’est drôle et émouvant à la fois, les personnages sont tous attachants à leur façon et on ressent bien le lien qui les unit. J’étais curieuse de savoir comment les choses allaient évoluer pour Nor et Loren et si cela allait casser leur dynamique ou si au contraire, ils allaient rester de grands enfants jusqu’au bout. J’étais aussi inquiète par rapport au secret qui regroupe cette bande atypique. Je voyais difficilement comment cela pouvait bien finir mais sur ce point, l’auteur a trouvé une idée plutôt ingénieuse et originale ! 

Bref, « Vole mon cœur si tu peux ! » est une comédie romantique qui fait son taff. L’humour est omniprésent grâce aux chamailleries de nos deux héros. Malgré le fait que j’ai eu du mal avec leur façon de se parler, il m’a été impossible de les détester tant ils étaient attachants. Les personnages secondaires ne sont pas en reste non plus et j’ai beaucoup rigolé en leur compagnie. Enfin, même si ce roman est axé sur la comédie, Erika Boyer n’oublie pas d’y ajouter un fond de sérieux et de vérité qui m’a beaucoup plu. Ainsi, la pauvreté, l’injustice, la discrimination et l’importance d’être soi-même seront au cœur de ce récit.