Les gens heureux lisent et boivent du café – Agnès Martin-Lugand

Note : ★★★★☆ (4.25/5)
Extrait : « J’avais appris qu’ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m’étais dit qu’ils étaient morts en riant. Je m’étais dit que j’aurais voulu être avec eux. »

couv56265862Titre : Les gens heureux lisent et boivent du café
Auteur : Agnès Martin-Lugand
Genre : Romance contemporaine
Langue : Française
Pages : 187 pages (terminé)
Note : 4.25/5

En bref : J’ai adoré la première moitié du livre. J’étais clairement partie pour avoir un coup de cœur. Le traitement du deuil est d’une grande justesse. Malheureusement, la deuxième moitié avec les agissements brutaux d’Edward et l’arrivée impromptue de Megan m’ont moins enchanté et je n’ai pas retrouvé les émotions du début.

Résumé :

Diane perd brusquement son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l’exception de son cœur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l’existence. C’est peut-être en foulant la terre d’Irlande, où elle s’exile, qu’elle apercevra la lumière au bout du tunnel.

Avis :

Diane perd du jour au lendemain son mari et sa fille dans un accident de voiture. Elle dérive pendant près d’un an, n’arrivant pas à faire son deuil. Puis, devant l’insistance de son ami Félix qui souhaite qu’elle avance, Diane fuit. Adieu famille, travail et appartement parisien. Sa destination : l’Irlande, un pays que son mari Colin a toujours voulu visiter. Là-bas, elle trouvera une maison perdue au milieu de nul part où elle espère pouvoir se morfondre sans être dérangée.

C’est une de mes amies qui m’a fortement recommandé ce roman ainsi que sa suite « La vie est facile, ne t’inquiète pas ». Je lui ai fait confiance et lorsque je les ai trouvé à la médiathèque de mon boulot, je me suis empressée de les emprunter pour les lire. Je n’ai même pas pris le temps de lire le résumé. De ce fait, je n’avais aucune idée que mon petit cœur allait se retrouver en miette en cinq minutes. J’ai lu ce livre pendant que mon copain nous conduisait en Bretagne et j’ai eu de grandes difficultés à cacher mon émotion et mes larmes…

Ce roman peut être divisé en deux parties. Dans la première nous suivons une Diane en plein naufrage. Elle a perdu les deux amours de sa vie et alors que tout le monde lui demande de tourner la page, de reprendre le travail et de rendre hommage à son mari et sa fille, Diane en est incapable. Pour elle, on est toujours au lendemain de l’accident. Même lorsqu’elle part pour l’Irlande, elle n’a pour objectif que de rester seule, recluse dans sa maison. J’ai trouvé cette partie très forte émotionnellement. Les mots sonnent justes et nous tapent en plein cœur. J’ai ressenti toute la tristesse et le désespoir de notre héroïne. J’avais mal pour elle.

La rencontre avec son voisin Edward ne va pas arranger les choses. Personnage antipathique, Edward n’a pas sa langue dans sa poche et il aura des mots durs envers Diane, qui la blesseront autant qu’ils lui donneront la force de se venger. Je dois avouer avoir eu un peu de mal avec Edward. Ce n’est pas tant son côté ours mal léché qui m’a dérangé mais plutôt son ambivalence. On sent derrière ses agissements une blessure profonde qui explique sa réticence à vouloir discuter avec autrui. Alors, même si je le trouve colérique et mal poli, je peux comprendre.
Par contre, je n’ai pas trouvé le déclic suffisamment percutant pour justifier son changement d’attitude envers notre héroïne. Du coup, la transition m’a paru brutale et j’ai eu du mal à y adhérer. Cette difficulté à accepter ce nouveau visage est aussi accentuée par le caractère d’Edward même. C’est un personnage froid, hermétique. Il ne laisse passer aucune émotion et bien que ça lui donne un certain charme et qu’il a un impact plutôt bénéfique sur Diane, je suis un peu lassée des Bad Boy mystérieux… J’aurais apprécié qu’il se confie davantage et qu’on découvre ce qu’il se passe dans sa tête. Peut-être que ça sera le cas dans le deuxième tome, qui sait !

Une deuxième chose que je n’ai pas aimé, c’est le personnage de Megan. Je ne trouve pas qu’elle apporte grand-chose au récit à part une envie très forte de lui foutre une baffe. L’auteur aurait très bien pu arriver à la même conclusion sans elle. Un dénouement qui d’ailleurs ne semblait pas faire l’unanimité. Pour ma part, je l’ai trouvé réaliste mais pas forcément très bien amené.

Bref, « Les gens heureux lisent et boivent du café » fût une lecture en demi-teinte. J’ai adoré la première moitié du livre. J’étais clairement partie pour avoir un coup de cœur pour ce roman contemporain. Le traitement du deuil est d’une grande justesse. Malheureusement, la deuxième moitié avec les changements brutaux de comportement d’Edward et l’arrivée impromptue de Megan m’ont moins enchanté et je n’ai pas retrouvé les émotions du début. Malgré tout, je lirai la suite avec plaisir car j’ai aimé la plume de l’auteur, le choix des mots et les émotions qu’elle a réussi à véhiculer en si peu de temps.

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