Blacksad : Alors, tout tombe – Juan Diaz Canales & Juanjo Guarnido

Note : ★★★★☆ (4.25/5)
Extrait : « La solidarité et l’espoir fleurissent au sein de la pauvreté et se nourrissent de la misère. Une fois que l’abondance revient, ils se fanent. »

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Titre : Blacksad, tomes 6 & 7 : Alors, tout tombe
Auteurs : Juan Diaz Canales & Juanjo Guarnido
Genre : BD, Policier
Langue : Française
Tomes : 2 tomes (terminé)
Note : 4.25/5

En bref : A travers le choix des couleurs et le déroulement de l’enquête, les auteurs nous montrent une ville divisée en deux sur tous les aspects. J’ai aimé les thèmes explorés, l’enquête en elle-même, la pertinence de Blacksad et la façon dont tout fini par se regrouper et prendre sens à la fin. J’ai passé un agréable moment.

Résumé :

Chargé de protéger le président d’un syndicat infiltré par la mafia à New York, John Blacksad va mener une enquête qui s’avèrera particulièrement délicate… et riche en surprises. Dans cette histoire pour la première fois conçue en deux albums, nous découvrons à la fois le quotidien des travailleurs chargés de la construction du métro dans les entrailles de la ville, mais également la pègre et le milieu du théâtre, contraste absolu entre l’ombre et la lumière, le monde d’en bas et celui d’en haut incarné par l’ambitieux Solomon, maître bâtisseur de New York.

Avis :

Après avoir fortement apprécié les cinq premiers tomes sortis en intégrale, j’avais hâte de lire la suite. J’ai attendu que les tomes 6 et 7 sortent pour me les procurer car l’histoire est, pour la première fois, divisée en deux volumes.

Blacksad est toujours détective privé. Son nouveau client est Kenneth, responsable du syndicat des Taupes, chargés de s’occuper de la construction des métros souterrains de la ville. Kenneth pense que la Mafia cherche à prendre le contrôle du syndicat et pour cela, elle veut se débarrasser de lui. Blacksad a donc pour mission de trouver et neutraliser le tueur à gage, Logan, avant que celui-ci n’atteigne sa cible. Cette affaire se révèlera bien plus ardue et complexe qu’il n’y paraîtra.

La qualité des dessins n’a pas diminué d’un iota depuis les débuts. Je me suis à nouveau régalée devant cette centaine de pages. La structure des planches est certes, classique mais le coup de crayon est magnifique. Le choix des couleurs est aussi très pertinent et il vient accentuer, tantôt la noirceur, tantôt la beauté de la scène. L’illustrateur a le soucis du détail et c’est un plaisir de parcourir chaque centimètre carré de chaque page.

L’univers reste le même avec nos animaux humanoïdes. Je ne saurais expliquer pourquoi mais, autant j’ai du mal avec ce style dans le mangas Beastars, autant ici, ça passe très bien. Peut-être parce que dans Blacksad, les personnages ont d’animaux que le physique et que, pour le reste, on retrouve bien toutes les caractéristiques des êtres humains. Alors que dans Beastars, il y a un aspect plus bestial qui me dérange. Qui sait ?
Tout ça pour dire que j’ai aimé le principe de mettre des animaux-humains. De plus, les auteurs associent parfaitement le mode de vie de ces animaux, leurs spécificités, avec leur personnalité. Par exemple en mettant des chiens en policier car ils sont fidèles et ont un bon flair, ou en mettant des souris en tant qu’ouvriers du métro car elles vivent sous terre, etc. Rien est laissé au hasard.

Enfin, ce qui fait de cette BD un incontournable pour moi, c’est que sous couvert d’une société animale, les auteurs se font un plaisir de critiquer notre monde moderne. Comme le souligne si bien le résumé, il y a la ville d’en haut avec cette culture, ces divertissements et cet apparent quotidien paisible (cela est souvent représenté par des couleurs vives d’ailleurs). Puis, il y a la ville d’en bas avec la pauvreté, les gens qui triment et qui doivent parfois agir contre leurs principes pour voir leurs vœux s’exaucer. Ces passages sont bien plus souvent décrits avec des couleurs sombres et froides.
Ainsi, dans ces deux volumes, on voit une ville corrompue à tous les échelons et où les plus forts ne se dérangent pas pour faire du chantage, pour menacer ou pour donner des pots de vin. Une ville où chacun fait de son mieux pour vivre ou survivre. J’ai été touchée par certaines scènes du quotidien, par ces combats perdus d’avance. Les protagonistes ont beau être des animaux, il en ressort quelque chose de très humain, qui nous parle et nous touche. C’était très intéressant à lire !

Bref, « Blacksad : Alors, tout tombe » est une excellente duologie. A travers le choix des couleurs et le déroulement de l’enquête, les auteurs nous montrent comment la modernité s’impose à nous et peut écraser tout sur son passage, comment une ville peut être divisée en deux avec : les patrons et les employés, les riches et les pauvres, les acteurs et les spectateurs,… J’ai aimé la complexité de l’enquête et la façon dont tout fini par se regrouper et prendre sens à la fin. Blacksad est un protagoniste pragmatique et pertinent qui permet d’avoir une vision juste et humaine de la situation. J’ai passé un agréable moment et j’espère que je reverrai notre vieux matou dans une nouvelle enquête prochainement !

2 réflexions sur “Blacksad : Alors, tout tombe – Juan Diaz Canales & Juanjo Guarnido

  1. Très bel avis !
    Tu rends à merveille tout ce qui fait la saveur de ce titre.
    Moi aussi j’adore l’esthétique et l’ambiance de ces dessins riches en détails alors que pourtant la mise en page est fort classique, ce qui en général m’agace.
    Et puis comme tu dis les histoires ne sont jamais de simples enquêtes et ça c’est beau également.
    Bref toujours une très chouette lectures

    J’aime

    • Je n’irai pas jusqu’à dire que le format classique m’agace mais j’ai aussi tendance à préférer quand il y a plus d’originalité dans la construction des planches. Néanmoins, ici, ça se marie bien avec l’ambiance et tout le reste je suis d’accord 😁

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