Concrete Rose – Angie Thomas

Note : ★★★★☆ (4/5)
Extrait : « La pomme ne tombe jamais loin de l’arbre. Sauf qu’elle peut s’en éloigner. Il suffit de la pousser un peu. »

couv52215396Titre : Concrète rose
Auteur : Angie Thomas
Genre : Contemporain
Langue : Française
Pages : 406 pages
Note : 4/5

En bref : Un bon récit qui raconte les joies et surtout les galères d’une paternité précoce, l’avenir remis en question, le soutien familial, le deuil aussi. C’est touchant et réaliste, on a envie que Maverick s’en sorte mais rien ne nous prend vraiment aux trips. C’est un livre qui manque de puissance. J’en attendais plus de l’auteur après The Hate U Give.

Résumé :

18 ans avant The Hate U Give, retrouvez Maverick. Lycéen. Dealer. Père.
En 1998, dans le quartier noir de Garden Heights. Maverick sèche le lycée, et il a déjà un pied dans les gangs. Malgré la poigne de sa mère qui l’élève seule, il s’apprête à marcher sur les traces de son père, un baron de la drogue en prison.

Tout change lorsqu’il découvre qu’il est père. Le voilà contraint d’élever son bébé, auquel il s’attache, tout en affrontant la colère de sa petite amie Lisa.

Maverick veut être un homme bien ; il veut prouver qu’il peut faire les choses différemment. Mais on ne quitte pas les gangs si facilement.

Avis :

Il y a plusieurs années maintenant j’ai lu The Hate U Give (avant même qu’il sorte en France si ma mémoire est bonne) et j’avais eu un coup de cœur pour ce roman (chronique). J’ai appris bien plus tard qu’un préquel était sorti et il m’a fallu encore quelques années pour me lancer. Ce livre raconte l’enfance de Maverick, le père de Starr Carter, ou plus précisément sa dernière année au lycée.

Son père est en prison et sa mère multiplie les boulots pour subvenir aux besoins de son fils. Maverick, quant à lui, fait parti du gang King Lords, l’ancien gang de son père. En effet, ce dernier avait un rôle prédominant dans ce clan et pour éviter que d’anciens ennemis se vengent de lui à travers Maverick, celui-ci n’a pas eu d’autres choix que de rejoindre les King Lords. Il les considère comme sa famille, ses frères et il deale pour aider sa mère à payer les factures. Malheureusement, un jour, il découvre que Iesha, la fille avait qui il a couché une fois par dépit, après sa rupture avec Lisa, est enceinte. Alors qu’il ne roule déjà pas sur l’or, il va avoir une nouvelle bouche à nourrir. Comment va t-il gérer sa paternité, ses études et son rôle dans le gang ? Quel image va t-il donné à son enfant ?

Je n’avais plus aucun souvenir de The Hate U Give, juste un reste de sensations et de ressentis. Je n’ai donc pas pu relier les personnages entre les deux livres ou même me souvenir d’un événement passé mentionné. Cela m’a, de ce fait, permis de (re)découvrir les personnages dans leur jeunesse et d’être surprise par les quelques rebondissements qui parcourent le bouquin. J’ai globalement bien aimé l’intrigue, les questions sur la paternité, sur la grossesse, sur le devoir qui accompagne la naissance d’un enfant, le stress ou le rejet que cela peut entraîner. Les thèmes de l’amour et de la famille sont bien développés et j’ai apprécié que l’auteur montre qu’avoir un enfant si jeune est certes très difficile, que beaucoup de portes peuvent se fermer mais qu’il est encore possible d’avoir un avenir, si tant est qu’on est soutenu par la famille, des amis ou même un conjoint. J’ai été touché par le parcours de Maverick, qui passe de petit gangster de quartier à papa poule qui se responsabilise pour nourrir sa progéniture.

J’ai beaucoup aimé la relation entre Maverick et sa mère, il y a des hauts et bas, de la reconnaissance et de la déception mais qu’importe les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, il y a toujours du soutien et de l’amour. Voir ça me faisait vraiment chaud au cœur. De même entre Dre et Maverick, des cousins qui sont encore plus proches que des frères.

Malgré tous ces bons sentiments, j’ai eu du mal à apprécier complètement ma lecture à cause du langage trop familier. Je ne sais pas si c’est dû à la traduction ou si le texte de base était ainsi mais c’était écrit comme parle les jeunes, avec des expressions qui seront dépassées demain, des abréviations, des négations qui manquent à l’appel et des surnoms qui m’hérissaient les poils. Je n’ai pas du tout le souvenir que c’était ainsi en lisant la version anglaise de The Hate U Give, j’étais donc surprise d’avoir une telle version française dans ce préquel.

Je trouve aussi que, d’une manière générale, l’histoire est moins puissante que sa suite. Elle est bien mais elle est moins engagée. Comme Maverick fait parti d’un gang, j’espérais avoir plus de conflits entre les King Lords et les Garden Heights, plus de conséquences au fait que le père ait eu un gros rôle dans le gang et une autre fin concernant l’accident qu’il y a eu. Je n’ai pas trouvé crédible le coupable qu’on nous sert. Pour moi, il n’avait aucune raison d’agir ainsi et c’est un dénouement qui est complètement tombé à plat.

Bref, « Concrète rose » est une bonne histoire mais elle ne vaut pas le torrent d’émotions que j’avais ressenti avec The Hate U Give. J’ai la sensation que c’est un roman commandé par les fans et écrit pour les fans. On y raconte les joies et surtout les galères d’une paternité précoce, l’avenir remis en question, le soutien familial, le deuil aussi et c’est globalement touchant et réaliste. On a envie que Maverick arrête les conneries et s’en sorte, on est ému par son combat mais rien ne nous prend réellement aux trips. C’est un bon livre qui manque cependant de puissance et de profondeur. J’en attendais plus d’Angie Thomas après son précédent roman.

Une réflexion sur “Concrete Rose – Angie Thomas

  1. Je comprends mieux ton sentiment.
    J’avoue que le sujet m’intéresse moins également, voire assez peu car c’est une problématique qu’on peut facilement retrouver ailleurs et qui est moins puissante que celle du premier roman de l’autrice.
    Quant au langage familier , j’espère que ce n’est pas la traduction, ce serait dommage de faire ça au récit.

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