Un léger bruit dans le moteur – Gaet’s, Luciani & Munoz

Note : ★★★☆☆ (3/5)
Extrait : « J’ai fait tout comme il fallait. J’ai montré les sanglots dans la gorge, les yeux tout mouillés. J’ai même mis de la tristesse et de l’horreur tout plein dans mon corps. Comme si c’était vrai. »

album-cover-large-18144Titre : Un léger bruit dans le moteur
Auteur : Gaet’s, Luciani & Munoz
Genre : Drame
Langue : Française
Tomes : 118 pages
Note : 3/5

En bref : Une histoire dérangeante du début à la fin, d’un garçon sociopathe qui se donne comme objectif de tuer tout son village. C’est sombre et il faut s’accrocher car il n’y a aucun moment de répit qui nous est donné dans ce massacre. Un livre à ne pas mettre entre toutes les mains.

Résumé :

Je suis un enfant qui tue les gens.

D’après un roman de Jean-Luc LUCIANI
Dans un village isolé où la moindre voiture qui passe est l’objet d’émerveillement, une série de meurtres horribles est perpétrée. Un récit à la première personne d’un enfant meurtrier.

Avis :

Nous suivons la vie d’un petit garçon dans un village paumé au milieu de nul part. La mère de ce garçon est morte en lui donnant la vie, depuis il vit avec son père, sa belle-mère et son demi-frère. Il déteste sa famille et tous les habitants de son village et souhaite tuer tout le monde. La machine se met en marche lorsqu’il tue son demi-frère et transforme son assassinat en un malencontreux accident de balançoire. Personne ne se doute de rien et il peut préparer son prochain plan.

Le collègue qui m’a prêté ce livre m’avait prévenu que c’était une histoire sombre mais je ne m’attendais pas à tant de noirceur non plus. Il ne faut même pas lire une dizaine de pages avant de tomber sur le premier meurtre…
La BD est divisée en dix-sept petits chapitres. Dans les premiers, nous découvrons notre garçon, futur tueur en série, les habitants du village et les liens qu’il y a entre eux. Tout cela nous est conté du point de vue du protagoniste et comme ce dernier déteste tout le monde, les profils qui nous sont faits sont loin de donner envie de rencontrer qui que ce soit ! Par la suite, les événements s’enchaînent et nous suivons les pensées et manigances du jeune garçon sans jamais réellement comprendre d’où lui vient ses pulsions meurtrières et son dégoût pour son prochain. Je pense que c’est ce qui m’a le plus dérangé dans cette BD. A aucun moment, on apprend pourquoi il veut tuer tous les habitants. On sait qu’il les déteste, qu’il n’aime pas cette petite ville où personne ne s’arrête jamais mais ça me paraît une excuse un peu faible pour commencer à massacrer ses voisins… Ce manque de fondement dans les actions du personnages m’a décontenancé et je n’ai pas su le comprendre, ni lui ni l’auteur, car j’ai eu l’impression d’avoir juste de la violence gratuite sous les yeux =/.

Parmi les personnages, nous avons donc le curée, l’épicière, la vieille institutrice et la catin du village puis les familles Kallifan, Gandriale dont la mère a perdu l’esprit, Mallavril qui est une famille noire vivant un peu à l’écart des autres villageois et enfin la famille du héro. Ce qui nous amène à un lotissement d’une vingtaine de personnes. Autant vous dire que sur 118 pages, les meurtres s’enchaînent sans qu’on ait vraiment le temps de se remettre du précédemment…
Comme je l’ai dit au-dessus, les personnages ne nous sont pas présentés sous leur meilleur jour, de ce fait, à part Laurie (et encore), je n’en ai apprécié aucun en particulier. Franchement, ils sont tous exécrables, à croire qu’ils ont réussi à réunir les êtres humains les plus pourris dans un même endroit ^^’.

Une des choses que j’ai apprécié (oui il y en a quand même une), c’est la narration. Elle est crue et directe par moment, le héro ne passe pas par quatre chemins pour exprimer ce qu’il ressent, surtout quand il s’agit de tuer mais l’auteur passe de temps en temps par des moyens détourner pour expliquer ce qu’il se passe. Par exemple, Laurie a une histoire bien à elle. A aucun moment, l’auteur mettra le doigt dessus et appellera un chat, un chat. Il va tourner autour du pot et seul les plus perspicaces comprendront dès le début de quoi il s’agit. De même pour la catin. Le lecteur sait pertinemment ce qu’elle fait mais un petit garçon n’a pas forcément tous les éléments en main et ce qu’il va voir et entendre sera dit depuis le point de vue d’un enfant. C’était une façon adroite de nous rappeler que nous avons bien affaire à un jeune garçon.

Enfin, ça faisait longtemps que je n’avais pas lu de BDs, je ne suis, par conséquent, plus trop habituée aux dessins. Ils ne m’ont pas particulièrement émerveillé, je les trouve cependant adapté au contexte et à l’ambiance de l’histoire. Les planches sont sombres et restent toujours dans les mêmes tons jaunâtres ou bleutés, les personnages sont très expressifs, notamment aux niveau des yeux (souvent globuleux) et de la bouche.

Bref, « Un léger bruit dans le moteur » est une BD à ne pas mettre entre toutes les mains. Son histoire sombre, malsaine et dérangeante ne feront clairement pas l’unanimité. J’ai apprécié la façon dont l’auteur a fait parler le protagoniste mais pour le reste, ça manque d’explications sur le comportement du jeune garçon. Ce qui aurait pu être une histoire choquante mais pertinente s’est transformée en violence gratuite et morbide pour moi. Dommage…

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