Kel, tome 1 : Noir et Blanc – Andréa Schwartz

Note : ★★★★☆ (4.25/5)
Extrait : « Des Kel’yons ont fait de toi une orpheline. Tu as pris les armes pour venger ta famille et ta lame a fait de trois petits Kel’yons des orphelins. Un jour, ils se vengeront sur ton peuple, sauvagement, sans pitié. Sans doute les excuseras-tu ? »

Kel tome 1

Titre : Kel, tome 1 : Noir et Blanc
Auteur : Andréa Schwartz
Genre : Fantasy
Langue : Française
Pages : 480
Note : 4.25/5

En bref : Un livre chargé en batailles mais qui n’est pas lourd et difficile à lire pour autant grâce à une traduction fluide et des événements plus calmes qui viennent ponctué le récit. Les personnages sont variés et attachants et j’ai aimé les réflexions et le changement d’ambiance proposés par l’auteur dans la deuxième moitié du livre.

Résumé :

A l’aube de la Cinquième Ère, les Deux Empires sont une fois de plus au bord de la guerre. Shelun la Cheveux-Noirs a perdu toute sa famille dans un raid ennemi. Née femme dans un monde dominé par les hommes, elle n’hésite pas à transgresser les interdits et à se travestir pour accomplir sa vengeance. Or, la guerre est loin d’être la glorieuse aventure décrite dans les cantiques. Quant aux ennemis, ils ne sont peut-être pas tous les monstres qu’elle avait imaginés…

Avis :

Depuis aussi longtemps qu’ils se souviennent les Empires Kel’yon et Kel’bai se vouent une haine sans précédent et quand ils ne font pas une trêve pour repousser le peuple Barbare de leurs frontières, c’est entre-eux qu’ils se battent. Anaris Shelun est une Kel’bai qui a vu son village complètement rasé par un bataillon Kel’yons. Elle a perdu toute sa famille et s’est jurée de se venger dès qu’elle en aurait l’occasion. Cette opportunité arrive quelques années plus tard lorsque l’Empereur appelle son peuple à la mobilisation et à participer à l’effort de guerre. Malgré le fait qu’elle soit une femme et que l’armée lui soit normalement interdite, Shelun voit là l’occasion parfaite pour honorer sa famille. Elle rejoins donc les rangs en se déguisant en homme et en prenant l’identité de son frère décédé.

Le début de l’histoire n’est pas sans rappeler la légende de Mulan dont Disney en a fait une version très édulcorée mais qui n’en reste pas moins divertissante. Cependant, si vous souhaitez voir une version plus proche des faits historiques connus, je vous conseille le film chinois Hua Mulan de Jingle Ma. J’en garde un très bon souvenir.
Shelun ressemble donc, par bien des aspects, à Mulan mais elle va petit à petit se dissocier d’elle, de part ses actions et réflexions.

J’ai beaucoup aimé ce qu’Andréa Schwartz nous a proposé dans ce premier tome. Nous suivons Shelun pendant ses entraînements, durant ses premières batailles, ses premiers faits d’armes qui lui vaut d’être promue. A travers ses yeux, nous voyons les conséquences de la guerre sur le physique et le mental des hommes. Nous voyons des amitiés se créer puis être séparées par les sabres ennemis. L’auteur nous montre que tout n’est pas blanc ou noir, qu’il n’y a pas les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. Qu’ils soient Kel’yon ou Kel’bai, chaque personnage se bat pour une raison précise (l’honneur, le devoir, l’amour, la vengeance,…) et cela les rend tous touchants, humains et pas si différents que ça les uns des autres.

Cependant, même si la guerre et les batailles prennent énormément de place dans ce livre, arrivé au deux-tiers, les choses changent subitement et pour une raison que je ne dévoilerai pas, Shelun est renvoyée à l’arrière. Elle retourne alors dans son village et à partir de cet instant, nous n’avons plus le point de vue de soldats en plein milieu du conflit mais ceux de la population. Ce changement d’ambiance était bienvenue et très intéressant car nous apprenons à connaître la vie des gens qui sont restés en retrait. C’est un autre aspect de la guerre qui n’est pas souvent exploité et qui est pourtant tout aussi riche en émotions. Shelun est ainsi dans l’attente des nouvelles du front mais aussi dans la peur que son village soit attaqué. Cette période d’accalmie (pour elle du moins), la fait cogiter et les rencontres qu’elle fait dans sa ville lui font voir la guerre sous un autre jour. C’est surtout à partir de ce moment-là que notre protagoniste prend en maturité et qu’un combat intérieur commence pour elle. Quelles doivent-être ses priorités ? Son devoir ? Son honneur ? Sa famille ? Son pays ?

Je ne peux pas vous dire exactement ce qui m’a plu dans sa décision finale parce que ce serait vous raconter des pans trop importants de l’histoire mais d’un bout à l’autre du récit, j’ai apprécié les choix de l’auteur, ce à quoi elle exposait notre héroïne et les réflexions qui sortaient de ces expériences. Je regrette seulement que la fin soit à ce point ouverte. Je sais qu’il y a un tome 2 mais celui-ci semble se passer bien des années plus tard… Je suppose que j’aurais tout de même les réponses à mes questions sous forme de flashback ou je ne-sais-quoi mais j’aurais plutôt préféré avoir des éléments plus concrets dès la fin du tome 1. Là, on est vraiment abandonné à notre triste sort T___T.

Bref, le tome 1 de « Kel » était vraiment pas mal ! Les trois-quart du livre sont chargés en batailles, stratégies et autres choses peu ragoutantes et cela aurait pu engendrer un récit lourd et difficile à lire mais pas du tout. La traduction permet une lecture fluide et les événements sont quand même ponctués de moments plus calmes et joyeux, ce qui permet de souffler un peu. De plus, l’auteur exploite avec brio ses personnages et les nombreux aspects d’une guerre. Je ressors un poil frustré à cause de la toute fin du livre mais pour le reste, j’ai passé un excellent moment !

Découvrir mes chroniques de la saga complète : Tome 2 / Tome 3 (à venir)

 

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