Route End – Kaiji Nakagawa

Note : ★★★★★ (4.5/5)
Extrait : « Ma mère s’est pendue quand j’avais dix ans et depuis, je vis avec l’idée que je n’ai pas pu être sa raison de continuer. »

couv32270421Titre : Route End
Auteur : Kaiji Nakagawa
Genre : Seinen
Langue : Française
Tomes : 8 tomes (terminé)
Note : 4.5/5

En bref : Un thriller austère dans sa mise en page mais qui propose une histoire rythmée et des personnages particulièrement bien construits. J’ai tout aimé, aussi bien la vie quotidienne des personnages et leur lot de difficultés que les rebondissements imprévisibles ou la résolution de l’affaire. On se prend une bonne claque à la fin !

Résumé :

Taji travaille pour une entreprise de nettoyage spécialisée dans les cadavres en décomposition. Les macchabées découverts sur le tard laissent des traces insupportables pour le commun des mortels, mais lui a le cœur bien accroché. La mort, il la connaît depuis l’enfance. Il a vu le corps de sa mère se balancer au bout d’une corde. Le traumatisme lié à ce suicide est ancré en lui, et chaque nettoyage est une catharsis.

Son quotidien est bouleversé quand son quartier devient le théâtre de meurtres en série. Les victimes sont découpées en morceaux, puis alignées pour former un mot, le même à chaque fois : « END ». Taji est chargé du nettoyage de la dernière scène de crime en date. L’affaire prend une tournure personnelle pour lui lorsqu’il découvre que son patron, véritable figure paternelle, est peut-être impliqué dans ces morbides mises en scène…

Avis :

Taji a perdu sa mère quand il était encore très jeune et la seule façon qu’il a trouvé de surmonter cette épreuve est de trouver un travail en lien avec les morts. Il appartient à une société de nettoyage spécialisée. Cette entreprise s’occupe de nettoyer les lieux où un cadavre a été retrouvé (meurtre, suicide, mort naturelle,…). Sa vie monotone est complètement bouleversée le jour où il est chargé de remettre à neuf une scène de crime, celle du tueur en série « END ».

Voilà une série dont je n’avais absolument pas entendue parler avant que Les Blablas de Tachan ne la mentionne sur son Blog. Comme nous avons souvent les mêmes goûts en matière de mangas et qu’elle a aimé cette saga alors que ce n’est pas son genre de prédilection, je me suis dit que je pouvais me jeter dessus les yeux fermés. La saga se termine en huit tomes que j’ai enchaîné en un week-end. Autant dire que j’ai bien fait de tout acheter avant de commencer.

Tout d’abord, je vais parler de la seule chose qui ne m’a pas vraiment plu, les dessins. Comme toujours, ils s’améliorent au fil des tomes mais j’ai trouvé le coup de crayon du mangaka maladroit et rigide au départ. Par contre, le fait que les planches ne contiennent peu voire pas du tout de détails par moment ne m’a pas dérangé, au contraire, je trouve que ça rend l’histoire encore plus sombre et que ça « habille » les propos de l’auteur.

L’histoire, quant à elle, est déstabilisante. Tout d’abord, le personnage principal fait un job des plus particuliers, ses collègues Yuka et Omi, ont des pratiques qui le sont tout autant et la police est sur les traces d’un tueur en série qui s’amuse à découper ses victimes en morceaux pour former le mot « END ». Même si on retrouve tous les ingrédients d’un bon thriller, on a un pitch de départ plutôt original et cela ne s’arrête pas là. Les surprises, il y en a une multitude dans cette saga. Tout le long, j’ai essayé de déterminer qui était END, qu’elle était le rôle du mentor de Taji, s’il y avait des taupes dans la police, un lien entre les victimes… bref à chaque fois qu’une énigme pointait le bout de son nez, je me triturais les méninges pour trouver la réponse et je tombais neuf fois sur dix dans le panneau… C’est rare qu’une série arrive autant à me balader, je n’ai rien vu venir et pourtant une fois que les révélations sont faites, tout devient plus logique et cohérent !

Du début à la fin, j’ai adoré le développement des différentes intrigues. Franchement, c’est rare de trouver des séries aussi solides et qui gardent un rythme soutenu pendant huit tomes. Cela est possible grâce à des personnages non pas charismatiques mais tout de même très intéressants et émotifs.
Que ce soit Taji ou Akina, ils sont tous les deux très humains dans leur comportement et les sentiments qu’ils dégagent. L’un veut trouver le coupable pour se venger, l’autre veut simplement faire son boulot. En plus de leur rapport à l’enquête, nous découvrons d’autres pans de leur vie, ce qui fait que nous nous attachons très vite à eux.
Tous les personnages sont ainsi construits. Ils ont tous plus ou moins un lien avec le tueur en série ou l’affaire et en même temps, ils ont une vie à côté et nous en apprenons plus sur celle-ci, sur les problèmes auxquels ils doivent faire face ou leur quotidien tout simplement. Nous ne sommes clairement pas dans un monde de bisounours, chacun a de sacrés bagages sur les épaules et il est alors plus facile de s’identifier et de comprendre ce que chaque personnage traverse. Cela rend l’histoire plus profonde et crédible.

Il y avait moyen de rallonger le mangas d’un ou deux tomes et faire en sorte que la police galère un peu plus ou que le mystère entourant le mentor de Taji ne soit pas dévoilé tout de suite mais je suis contente que ça n’ait pas été le cas. Même la fin était satisfaisante et pourtant, j’aurais bien aimé avoir plus de détails sur certains points.

Bref, « Route End » est un thriller austère dans sa mise en page et son coup de crayon mais qui propose une histoire et des personnages particulièrement bien construits. L’intrigue se développe a un rythme soutenu et on est très vite embarqué dans l’enquête sur END. J’ai vraiment tout aimé dans l’histoire, aussi bien la vie quotidienne des personnages et leur lot de difficultés, que la résolution de l’affaire. Les rebondissements sont nombreux, imprévisibles et on se prend une bonne claque à la fin ! Voilà un mangas au côté doux et amer qui me marquera encore un moment.

6 réflexions sur “Route End – Kaiji Nakagawa

  1. Je suis contente de te l’avoir fait découvrir alors.
    Pour ma part, c’est vraiment le développement très humain des personnages qui me marquera je pense, c’est rare de lire quelque chose d’aussi bien mené.

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