Old fashion cupcake – Sagan Sagan

Note : ★★★★☆ (4.25/5)
Extrait : « J’ai commencé à trouver qu’approfondir mes relations avec les autres et me donner de nouveaux défis, ça me demandait trop d’efforts. J’ai attribué à mon âge le fait de ne plus y prendre plaisir et je suis tombé dans la routine… »

couv16036956Titre : Old fashion cupcake
Auteur : Sagan Sagan
Genre : Yaoï
Langue : Française
Pages : 241 pages
Note : 4.25/5

En bref : J’ai aimé l’originalité de la relation. Elle permet de parler de la différence d’âge ou de statuts professionnels. J’ai adoré les réflexions sur le comportement qu’on attend d’une personne en fonction de son âge, son sexe et de la compagnie qu’elle a. J’aurais cependant apprécié que la mangaka ne se répète pas autant sur certains points.

Résumé :

À 39 ans, Nozue réalise qu’à force de s’être laissé porter par son quotidien, il a fini par s’enfermer dans sa routine : métro, boulot, dodo. Mais à l’approche de la quarantaine, le salarié n’a ni l’envie ni l’énergie d’essayer d’évoluer. C’est Togawa, son subordonné de 29 ans, qui bouscule ses habitudes en lui proposant un jour d’aller grignoter des pâtisseries dans un établissement particulièrement en vogue chez les jeunes filles. D’un goûter à l’autre, Nozue se sent rajeunir… Mais est-ce vraiment l’effet de ces gourmandises ou plutôt celui de sentiments naissants ?

Avis :

Togawa est nouveau dans la boîte. Il a eu du mal à décrocher son boulot et de ce fait, il se donne à fond au quotidien. Son supérieur, Nozue, de 10 ans son aîné est plutôt du genre à se laisser aller et respecter sa routine à la lettre. Les choses vont cependant changer quand Togawa décide de bousculer les habitudes de Nozue et de casser les codes dans lesquels il s’est enfermé.

La première chose que j’ai apprécié dans ce mangas, c’est l’âge des personnages principaux. On trouve de plus en plus de Yaoïs avec des protagonistes qui sont dans la monde du travail mais il est rare d’en avoir qui s’approchent de la quarantaine. Même si physiquement, dans le dessin, ça ne se voit pas trop, Nozue nous le dit suffisamment pour que ça ne nous échappe pas une seconde. 

Ce mangas nous parle donc de l’âge et des convenances d’une manière générale. Le Japon est un pays qui, malgré tout ce qu’on peut en dire, se base toujours autant sur les règles et les apparences (comme beaucoup de société en vrai). Sagan Sagan met ici le doigt en particulier sur le comportement qu’on attend d’un homme et encore plus d’un homme qui a la quarantaine. Ainsi, bien que Nozue adore les sucreries, il s’interdit toute visite dans des cafés parce que ça ne scierait pas à son image et à ce qu’on espère de lui. Il se restreint pour respecter les critères sociaux imposés par la société. Sa rencontre avec Togawa va l’obliger à sortir de ces moules tout tracés. Le jeune homme, qui se fiche des codes, va emmener son supérieur dans des pâtisseries, des cafés et tout autre endroit soit disant réservé aux filles ou aux jeunes, avec comme prétexte de suivre un programme contre le vieillissement. Nozue qui était englué dans un quotidien morose va retrouver goût à la vie et aux nouvelles expériences.

J’ai beaucoup aimé toute cette démarche de découverte, de nouvelles sensations et d’excitation des sens. J’ai aimé que Togawa ne s’occupe guère des regards et de ce que les gens peuvent raconter parce qu’il va en tête-à-tête dans un café avec un autre homme. Ce n’est pas commun et ils attirent l’attention mais Togawa sait se soustraire à tout ça et profiter de l’instant, et c’est ce que Nozue va apprendre à faire à ses côtés. Même si ce dernier passe son temps à remettre son âge sur le tapis, tout ce processus d’acceptation de soi et de détachement vis à vis des pensées d’autrui, m’a plu.

Un deuxième point qui est abordé et qui recoupe un peu le premier, c’est la différence d’âge entre les deux protagonistes. En effet, Togawa et Nozue ont dix ans d’écart et c’est un aspect qui peut faire jaser la société. J’ai trouvé encore une fois, que la mangaka avait traité ce sujet avec beaucoup de tact et de véracité. J’ai aimé la façon dont elle a développé ses personnages et les réflexions qu’ils tirent de leurs sorties.

Malgré tous ces bons points, deux petites choses m’ont dérangé. Tout d’abord, le rabâchage constant de l’âge et de la « vieillesse » de Nozue a fini par me lasser. Je comprends tout à fait ses craintes et ce décalage qu’il peut ressentir mais l’auteur a mis trop souvent le doigt dessus et ça a rendu le discours du supérieur répétitif et agaçant à la longue. De même pour Togawa qui sort tout le temps l’excuse de « tu veux faire comme les filles ? C’est ce que les filles font » pour convaincre Nozue de le suivre.
Deuxième point, je n’ai pas trouvé le basculement de la relation supérieur/subordonné à amoureux très fluide. J’ai eu l’impression que Sagan Sagan était arrivé à un si bel équilibre entre les deux hommes qu’elle n’a pas su trouvé LE déclencheur pour faire chavirer leur couple au stade supérieur. Du coup, la déclaration m’a paru maladroite et peu naturelle. J’aurais presque préféré qu’ils restent amis.

Bref, « Old Fashion Cupcake » nous propose une jolie histoire sur deux hommes matures. J’ai aimé l’originalité de la relation entre nos deux héros. Ils cassent pas mal de codes et cela permet de parler de nombreux sujets comme la différence d’âge ou de statuts professionnels. J’ai adoré les réflexions sur le comportement qu’on attend d’une personne en fonction de son âge, son sexe et de la compagnie qu’elle a. J’aurais cependant apprécié que la mangaka ne se répète pas autant en ce qui concerne l’âge de Nozue et sur leur envie de faire « comme les filles ». Le message serait tout aussi bien passé sans les nombreux rappels qu’elle nous fait tout au long du livre.

2 réflexions sur “Old fashion cupcake – Sagan Sagan

  1. Merci pour cette belle chronique.
    J’aime beaucoup la façon dont tu décortiques chaque point sur le couple et les personnalités de chacun, ainsi que la société japonaise et ses travers.
    En tout cas, j’ai beaucoup aimé ce one-shot et ce que propose l’autrice en général.

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