Sur un arbre perché – Gérard Saryan

Note : ★★★★☆ (3.5/5)
Extrait : « Effectuant un tour à 360 degrés, je cherchais désespérément le visage de mon petit ange, les yeux écarquillés, la bouche ouverte et le cœur au bord des lèvres. […] Ma vie était tout doucement en train de basculer. À bout de souffle, terrorisée, je me mis à hurler… »

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Titre : Sur un arbre perché
Auteur : Gérard Saryan
Genre : Thriller, Policier
Langue : Française
Pages : 384
Note : 3.5/5

En bref : Alice est un personnage touchant, en détresse mais sa vendetta prend un chemin démesuré auquel je n’ai pas adhéré. Puis, la complexité de l’intrigue et l’abondance de personnages rend le suivi de l’enquête difficile. J’aurais aimé une histoire mieux structurée ou alors simplifiée. La fin est, elle, bien menée même si je n’ai pas été convaincue par toutes les révélations.

Résumé :

Une seule seconde d’inattention et la vie d’Alice bascule : Dimitri, 4 ans, le fils de son compagnon, échappe à sa vigilance.
En panique, la jeune femme part à sa recherche, mais elle est victime d’un grave accident. À son réveil, elle doit se rendre à l’évidence : l’enfant a été kidnappé.
Rejetée de tous et rongée par la culpabilité, la « belle-mère négligente » n’a désormais qu’une obsession : retrouver Dimitri, coûte que coûte. Ignorant alors tous les dangers…
Sans le soupçonner un instant, Alice va se précipiter au centre d’une toile tissée par la pire des trahisons.

Avis :

Ce livre est un SP proposé par les Editions Taurnada et je remercie Joël pour sa confiance. C’est toujours un plaisir de découvrir les romans de cette maison d’édition.

Alice est en couple avec Guillaume. Ce dernier a divorcé d’Isabelle avec qui il a eu deux enfants : Barbara et Dimitri. Bien qu’ils ne soient pas les enfants d’Alice, elle les considère comme tels. Le courant ne passe pas forcément très bien avec la jeune fille mais en ce qui concerne Dimitri, un lien fort les uni. Alors, lorsque Dimitri disparaît dans une des gares les plus peuplées de France et qu’on découvre par la suite qu’il s’agit d’un enlèvement, Alice décide de mettre tout en œuvre pour le retrouver, quitte à mettre son couple ou même sa vie en périple.

Nouvel auteur chez Taurnada, j’étais curieuse de découvrir sa plume. De ce côté-là, je n’ai rien à redire. Les descriptions sont détaillées et parlantes, on visualise bien la scène, on ressent parfaitement les émotions du personnage et le tout est entraînant. Néanmoins, même si la forme m’a convaincue, ce fût moins le cas du fond.

Ce qui m’a la plus dérangé, c’est la masse d’informations qui nous est transmise. Nous suivons Alice 90% du bouquin. Nous découvrons les membres de sa troupe de théâtre, sa belle-famille, sa meilleure amie et l’ex-femme et ses enfants. Puis quand le drame survient, se rajoute des policiers, un journaliste/enquêteur, des gitans, des docteurs, un tueur en série et d’autres personnes dont je ne peux citer le nom au risque de dévoiler une partie de l’histoire.
Quand je lis de la Fantasy, je m’attends à avoir une pléthore de noms à me souvenir et un univers inédit à construire dans ma tête, mais pas dans un policier. Au contraire, les personnages sont souvent réduits à une dizaine (grand maximum) afin que le lecteur puisse se concentrer sur l’enquête et créer ses propres théories. Chose que je n’ai pas pu faire ici.

Je passais mon temps à trier les personnages (amis, famille, suspect, autres,…) et à garder en mémoire le plus de renseignements possibles sur chacun d’entre eux. Pourquoi ? Parce qu’à aucun moment l’auteur nous indique si celui ou celle que nous rencontrons est un personnage important ou non. Alors certes, cela allonge la liste des suspects et complexifie l’enquête. Mon âme de détective aurait du être ravie de ce challenge mais pas du tout.
J’ai trouvé que l’intrigue manquait de structure et au lieu de prendre plaisir à démêler le vrai du faux et associer les indices donnés, j’essayais juste de comprendre ce qui se passait sous mes yeux. Je n’ai pas passé un mauvais moment non plus, mais l’auteur ne m’a pas laissé une seconde de répit pour que je puisse analyser la situation et faire ma propre théorie.

On est 90% du temps avec Alice mais les 10% restants alors ? De temps en temps, l’auteur revient dans le passé ou alors il nous décrit un passage du point de vue d’un autre personnage, sans forcément nous donner son nom. Ce sont des scènes souvent primordiales mais pour certaines, on ne saisit l’importance de ces passages que bien plus tard. Du coup, il m’est arrivée, à plusieurs reprises, de lire des parties entières et de me dire « Je ne vois pas ce que ça vient faire là mais… Ok » et de passer à la suite en ayant la sensation d’avoir raté un épisode. Il aurait été bon de structurer le récit de façon à faire plus facilement le lien entre ces événements du passé et l’impact qu’ils ont dans le présent. Je me suis sentie comme embarquée dans un torrent d’eau, à moitié en train de boire la tasse. Ce n’était pas très agréable.

Enfin, j’ai trouvé que l’auteur s’était beaucoup éparpillé. Pour moi, il a voulu parler de trop de sujets à la fois (kidnapping, tueur en série, immigration, chasse à l’homme, jalousie, hôpital, famille recomposée,…), on ne sait plus où donner de la tête. Est-ce que c’était dans le but qu’on ne découvre pas le pot aux roses immédiatement ? Peut-être, je ne sais pas… Toujours est-il que l’enquête part dans tous les sens et prend des proportions insoupçonnées. Je me serais crue dans un film américain où les lois sont en option et où la ville finit en cendre. Je n’ai rien contre ce genre de livres mais ce n’était pas ce que j’attendais de celui-ci lorsque je l’ai commencé. J’en suis donc ressortie déçue. L’auteur fait un si bon travail sur la psychologie du personnage d’Alice que je trouve dommage qu’elle soit noyée dans tout le reste. Il y avait pourtant des moments poignants notamment au sujet de Dimitri ou de son enfant à venir.

Bref, « Sur un arbre perché » partait bien. Alice est un personnage touchant dont personne ne semble voir la détresse. Malheureusement sa vendetta prend des proportions démesurées auxquelles je n’ai pas adhéré. L’abondance d’informations et d’intrigues qui s’enchevêtre rend l’enquête difficile à appréhender. J’aurais aimé une histoire mieux structurée ou alors simplifiée (il y avait de quoi écrire trois romans complets dans ce livre…) Enfin, la résolution de l’affaire est bien menée même si je n’ai pas été convaincue par l’entièreté des révélations.

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