Freaks’ Squeele – Florent Maudoux

Note : ★★★★☆ (3.5/5)
Extrait : « Il existe des individus qui, sans être exceptionnels, sont à l’origine de mille aventures qui sont autant de légendes en devenir. Chaque génération mérite sa chance. »

couv7733870Titre : Freaks’ Squeele
Auteur : Florent Maudoux
Genre : Comics, Fantasy
Langue : Française
Tomes : 7 tomes (terminé)
Note : 3.5/5

En bref : L’ambiance déjantée dans un cadre universitaire avec ses problèmes fonctionne très bien. Malheureusement, le récit s’emballe trop à mon goût et j’ai perdu l’intérêt que je portais à l’intrigue et aux personnages. Avec la qualité des dessins et les thèmes exploités, je ne doute pas que ce comics trouvera son public, je n’en fais juste pas partie.

Résumé :

À la Faculté des Études Académiques des Héros, Chance, Xiong Mao et Ombre entament le cursus qui fera d’eux des super-héros aptes à sauver le monde et ses environs. Du moins l’espèrent-ils ! Ces trois nouvelles recrues vont découvrir les joies de la vie universitaire, la concurrence sans pitié entre étudiants, les professeurs sadiques et le stress des examens. Une université pour apprendre à gérer son image et obtenir son permis de super héros : il fallait y penser !

Avis :

La F.E.A.H est une école qui a pour objectif de former des Super-Héros. Elle est en concurrence avec Saint-Ange. C’est la rentrée et nous suivons parmi les nouveaux élèves, trois personnes en particulier : Chance, Xiong Mao et Ombre. Ce trio va devoir s’associer durant les différents travaux théoriques et pratiques s’ils veulent espérer réussir leurs examens et devenir des Héros capables de sauver le monde.

Freaks’ Squeele est une série en sept tomes dont j’ai apprécié les deux premiers seulement. En effet, nous découvrons à travers Chance, Ombre et Xiong Mao, clairement pas les élèves les plus doués de la promo, le système scolaire de l’établissement. On suit les cours, les devoirs et les examens qu’ils doivent passer pour entrer en deuxième année. Entre les professeurs qui préparent des épreuves mortelles et les dissertations sur « comment conquérir le monde ? », il y a un côté complètement décalé qui m’a plu dans ce comics. J’ai aimé que l’auteur reprenne tous les aspects de la vie universitaire (cours, cantine, dortoir, syndicat,…) pour les mettre à la sauce Super-Héro.

Néanmoins, à partir du tome 3, le côté déjanté prend le pas sur l’aspect universitaire et j’ai eu plus de mal à accrocher. Pourtant, il y a des sujets pertinents qui sont abordés comme le contrôle des médias et de l’opinion publique, le concept des gentils et des méchants, la diversité des peuples ou encore la confiance en soi (avec Val), la sexualité et les genres (avec Changelin et Amanite). Malheureusement, le tout est englouti dans une euphorie et un brouhaha constants qui laissent peu de place à la réflexion.
L’histoire part dans tous les sens et il y a des sauts temporels qui sont parfois difficiles à remettre en place. Je pense notamment à un passage où, d’un chapitre à un autre, les personnages perdent la mémoire et certains changent même de forme alors que rien ne nous y préparait. Comme dans un autre tome, l’auteur s’était amusé à mettre un chapitre « pub » entre deux chapitres du récit, j’ai cru à une récidive de sa part avant de me rendre compte qu’il n’en était rien…

Je n’ai aussi pas vraiment apprécié la relation amoureuse de Chance et aussi le fait qu’elle finisse par être le centre du récit. C’est un personnage que j’aime bien mais je la préfère tout de même lorsqu’elle fait parti du trio avec Ombre et Xiong Mao. C’est la dynamique qu’il existe entre ces trois personnages et les luttes qu’ils mènent ensemble, ou avec leurs camarades, qui me plaisaient. J’aurais aimé que cet équilibre soit maintenu jusqu’au bout. De plus, j’ai eu l’impression que son background avait été rajouté en cours de route car rien, dans les premiers tomes, prédisaient de telles connexions…

En ce qui concerne Xiong Mao et Ombre. J’ai davantage aimé leur évolution. Par contre, je n’aurais pas dit non à plus d’explications et de détails sur leur « famille » et leurs devoirs respectifs, ou même sur leur enfance. Par exemple, Ombre est un personnage mi-homme, mi-loup. Il n’est cependant pas né ainsi et il a du effectuer un rite pour atteindre cette forme. J’aurais aimé connaître son passif et savoir ce qui l’a poussé à prendre ce corps hybride et à se battre pour les animaux de la forêt.
Quant à Xiong Mao, sa famille fait partie de la Mafia et nous apprenons qu’il y a, en ce moment, des tensions entre les différents clans de la famille pour savoir qui reprendra les rênes de « l’entreprise ». Mao parle souvent de ses oncles et tantes et nous rencontrons même quelques membres rivaux mais, à aucun moment, nous rentrons réellement dans le vif du sujet. Cela aurait pourtant été un intermède très intéressant ! Tout ça pour dire que beaucoup d’éléments nous sont donnés et certains ont titillé ma curiosité mais rien n’est développé comme il se doit et nous nous retrouvons souvent devant le fait accompli.

Enfin, et je vais finir sur un compliment, les dessins sont magnifiques. Que ce soit en noir et blanc ou en couleurs, le coup de crayon est sublime. Aucune planche n’est négligée. Il y a un soucis du détail qui fait plaisir à voir et le jeu des ombres ainsi que la colorisation sont parfaitement maîtrisés. S’il y a bien quelque chose sur laquelle je ne peux faire aucun reproche, c’est bien celle-ci !

Bref, « Freaks’ Squeele » partait bien avec son idée d’une école pour Super-Héros. Le mélange ambiance déjantée et un cadre universitaire avec ses problématiques fonctionnait très bien. Malheureusement, l’histoire s’est trop emballée à mon goût et j’ai perdu l’intérêt que je portais à l’intrigue et aux personnages. Les événements s’enchaînent trop vite, les informations nous sont balancées sans préambule et le récit prend des proportions qui rend le tout peu crédible. Il y a des sujets de réflexion qui sont pourtant intéressants et qui sont bien creusés mais cela se perd dans l’action et l’absurdité de la situation. Avec la qualité des graphismes, les thèmes abordés et l’humour, je ne doute pas que ce comics trouvera son public, je n’en fais simplement pas partie.

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