Beauty and the Beast of Paradise Lost – Kaori Yuki

Note : ★★★★☆ (4/5)
Extrait : « Une invitation pour toi qui est belle. Car en ce monde, seules laideur et beauté comptent. Et sans beauté, nul n’a le droit à l’amour. »

Titre : Beauty and the Beast of Paradise Lost
Auteur : Kaori Yuki
Genre : Shojo
Langue : Française
Tomes : 5 tomes (terminé)
Note : 4/5

En bref : Moins douce et romantique, plus gothique et acéré, Kaori Yuki revient avec un titre qui s’éloigne fortement de l’œuvre originale mais qui en garde tout de même l’essence et la morale. Le début est excellent mais à cause de soucis de santé de la mangaka, la fin précipitée, n’est pas à la hauteur de mes espérances.

Résumé :

Les cheveux mauves de Belle ne ressemblent ni à ceux de sa mère ni à ceux de son père. Lorsque cette jeune fille à part brise l’interdit et s’aventure dans la forêt, elle croise le chemin d’une Bête qui a la réputation d’enlever les femmes d’une beauté rare pour les enfermer dans son château. La mère de Belle se sacrifie alors pour sauver sa fille, qui s’attire ainsi les foudres de son père. Dévoré par la rancœur et le chagrin, celui-ci la retient prisonnière de leur maison. Les années passent puis un jour, la Bête croise à nouveau le chemin de Belle.

Avis :

Alors qu’elle part chercher des roses pour ses cheveux dans la forêt non loin du village, Belle se fait rattraper par sa mère. Après quelques remontrances, les deux femmes se dirigent vers leur demeure. En chemin, elles font la rencontre de la Bête qui enlève la mère de Belle sous ses yeux. Son père meurtri par cette disparition, enferme sa fille chez lui pendant plusieurs années. Mais Belle n’a pas oublié son chagrin et, persuadée que sa mère est encore vivante quelque part, elle quitte la maison et part à la recherche du responsable de son malheur.

Kaori Yuki était une de mes mangakas préférée étant adolescente et malgré les années écoulées, elle garde une place de choix dans mon cœur. Je n’avais pas été spécialement branchée par son dernier titre en date mais Beauty and the Beast of Paradise Lost me faisait fortement penser à ses premiers ouvrages notamment les séries Conte Cain et God Child. Je me suis donc à nouveau lancée dans cette aventure et je ne regrette nullement. 

Nous avons ici une revisite du conte de la Belle et la Bête (si jamais ce n’était pas encore assez explicite pour vous xD) et j’ai retrouvé tout ce que j’aime dans les œuvres de Kaori Yuki. Tout comme dans God Child où elle prenait des contes occidentaux bien connus de chez nous et où elle les tordait, les transformait, les maltraitait au point de ne garder parfois que l’essence du conte et rien d’autre, ici elle fait de même mais sur un seul titre. 
Ainsi, vous aurez Belle, la Bête et aussi la malédiction qui sévit au château mais pour le reste, c’est du 100% Kaori Yuki et qu’est-ce que ça fait du bien ! J’ai adoré les ajouts qu’elle a apporté à l’histoire, la façon dont elle a développé les thèmes du physique et des apparences. Le tout en gardant son style gothique un peu trash. Je n’avais pas remarqué avant de lire ce mangas que son art m’avait manqué. J’ai très envie de relire Conte Cain et God Child maintenant ><.

En ce qui concerne les dessins, Kaori Yuki a beau être classé en shojo, comme je l’ai dit, son style gothique bien particulier ne respecte en rien les codes du genre ! Elle a toujours proposé des planches détaillées et d’une grande qualité. Certaines étaient parfois un peu trop chargées mais depuis elle semble avoir trouvé un bon équilibre et c’était un plaisir de parcourir les pages et de voir les vêtements ou l’importance attachée au paysage, etc. Les années passent mais elle n’a pas perdu le coup de main ! Sauf peut-être pour le tome 5, un peu en-dessous des autres. Les visages de certains personnages secondaires ne sont pas très bien dessinés sur quelques planches mais au vu des problèmes de santé que l’auteur a rencontré durant la publication de ce mangas, on peut pardonner ces petits défauts.

Enfin, pour ce qui est des personnages, j’ai aimé la ténacité de Belle mais aussi le caractère de la Bête qui est beaucoup moins farouche et plus insolent que dans le conte éponyme. Cela change complètement la dynamique de ce duo et au vu de ce qui les attendent, ce n’est pas un mal ! En effet, cette fois-ci, il ne faudra pas se contenter d’embrasser le prince avant que les pétales ne tombent. La mangaka a ajouté toute une intrigue qui n’a rien à voir avec le conte mais qui, pour autant, s’incorpore bien à l’univers et aux problématiques originelles de l’histoire. Ainsi, une grande importance sera donnée aux apparences, à la beauté interne et externe et tout ce qui s’y attache (la vieillesse, l’amour, la tromperie, etc.). 

Malheureusement, comme je l’ai souligné plus haut, Kaori Yuki semble avoir eu de gros problèmes de santé durant la publication de ce titre et cela se ressent dans le coup de crayon mais surtout dans la conclusion donnée à l’histoire. La fin du tome 4 et le tome 5 sont précipités. On sent une envie d’en finir au plus vite et bien que l’intrigue tienne la route jusqu’au bout, le rythme est effréné, les rebondissements moins bien orchestrés que ce que l’auteur est capable de faire et des raccourcis sont pris à des endroits où il aurait été bon de prendre son temps. C’est vraiment dommage car la mangaka était dans son élément jusque-là. Même si je comprends et que je ne lui jette aucunement la pierre, je suis un peu déçue par cette fin bâclée, notamment la partie avec la « Belle en Cristal ».

Bref, « Beauty and the Beast of Paradise Lost » nous plonge dans une revisite du conte de la Belle et Bête qui fait plaisir à lire. Moins douce et romantique, plus gothique et acéré, Kaori Yuki revient avec un titre qui s’éloigne fortement de l’œuvre originale mais qui en garde tout de même l’essence et la morale. Sans ses problèmes de santé, je suis convaincue que l’auteur aurait fait quelque chose d’aussi bon que ses premiers ouvrages qui me plaisaient tant. Ce n’est cependant pas le cas et le dénouement est précipité et pas à la hauteur de ce qu’est capable Kaori Yuki en temps normal. Cela reste une bonne série mais pas sa meilleur.