Saisons Suspendues, tome 1 : Automne – Laura Weerens

Note : ★★★★☆ (4.25/5)
Extrait : « Un parfum enivrant l’appelait derrière cette porte en bois, comme une note fruitée impossible à définir, mais à laquelle on a envie de gouter encore et encore. Le mystère tout entier du domaine de Hilda Grotham flottait à quelques centimètres à peine de sa paume. »

Titre : Saisons Suspendues, tome 1 : Automne
Auteur : Laura Weerens
Genre : Fantastique
Langue : Française
Pages : 214
Note : 4.25/5

En bref : Charlotte met du temps à dévoiler tout son potentiel et à devenir un personnage avec le caractère qui sied à son statut de protagoniste. Heureusement, l’auteur compense ce défaut par le développement d’un univers intriguant et riche en rebondissements et perspectives. Je suis curieuse de lire la suite.

Résumé :

Rêveriez-vous de vivre votre saison préférée pour l’éternité ?

Charlotte voit son destin basculer lorsque sa famille hérite d’un domaine réputé maudit, caché au cœur d’une forêt dense, non loin de la ville d’Hamelin.

Emprisonnée à ses dépens dans le mystérieux pavillon Automne, de dangereuses énigmes et des défis insensés rythmeront son quotidien. Mais le compteur tourne, Charlotte parviendra-t-elle à s’échapper avant la fin de la saison ?

Plongez au cœur de ce premier tome fascinant et découvrez si vous avez l’audace et l’ingéniosité nécessaires pour déjouer les pièges tendus par l’impitoyable pavillon Automne.

Avis :

Après des années sans nouvelles, Charlotte reçoit un appel de sa mère. Elle lui annonce que sa Tante Hilda est décédée et qu’elle a besoin d’aide pour faire du ménage dans le manoir où elle a habité. Malgré leur différent, Charlotte finit par accepter. Au fil de ses explorations, Charlotte découvre des choses étranges. Tout d’abord, elle ressent à chaque fois une sorte de décharge lorsqu’elle passe les portes de la propriété. Puis, lorsqu’elle sort un objet de la demeure dans l’espoir de le faire expertiser en ville, l’objet en question semble vieillir instantanément. Enfin, les pavillons entourant la maison dégage une force particulière qui interpelle Charlotte.

Ce roman fût tout aussi intriguant que le résumé le laissait penser. L’histoire démarre doucement avec la présentation d’une héroïne assez terne. En effet, Charlotte n’a pas un job palpitant ni une personnalité très enjouée et extravertie. Elle est plutôt du genre à rester dans son coin et à suivre son train-train quotidien. Elle est seule mais s’octroie de temps en temps un rendez-vous amoureux qui, jusqu’à l’arrivée de Paul, ne va guère aller plus loin. C’est le coup de fil de sa mère, l’élément déclencheur qui va changer radicalement le comportement de Charlotte.

Cela commence par un passé qui va ressurgir et qui va faire remonter des sentiments forts à notre protagoniste, comme la colère et le dégoût. Mais c’est surtout les visites au manoir de sa tante qui vont révéler son caractère. L’attraction des pavillons, et en particulier celui de l’Automne, va inciter Charlotte à en ouvrir la porte et en finir prisonnière. Aspirée par l’entité qui régit ce bâtiment, Charlotte va avoir une soixantaine de jours pour résoudre une énigme qui lui permettra d’ouvrir le cadenas qui verrouille la porte d’entrée. Si elle ne trouve pas le code à temps, elle finira comme les nombreuses âmes qui vivent à l’intérieur du Pavillon : condamnée à vivre sous le joug d’Automne pour l’éternité.

J’ai été étonnée par la tournure des événements. Le début ne me faisait pas rêver à cause d’une héroïne qui, comme je l’ai dit, était plutôt terne. Puis, l’auteur a commencé à titiller ma curiosité avec cette impression que la propriété d’Hilda était figée dans un espace-temps précis et que tout ce qui en sortait s’étiolait rapidement. Mais là, où l’intrigue dévoile tout son intérêt, c’est lorsqu’on découvre le Pavillon et ses habitants. J’ai beaucoup aimé le concept d’une communauté coincée à une saison précise pour toujours. Une communauté qui vit en autarcie, avec des règles strictes et où chaque nouveauté peut déstabiliser complètement le système. J’ai apprécié apprendre les us et coutumes de ce peuple et faire la connaissance de personnages tels que Sam, Eli, Anya ou Alistair. Chacun vient d’une époque différente, avec son passif et ses ambitions. Même si cela aurait rendu le roman trop long et lourd, j’aurais bien aimé avoir un récapitulatif de la vie de chacun des habitants avant qu’ils se retrouvent coincés dans le Pavillon. On découvre le passé de certains mais l’univers ingénieux créé par l’auteur m’a rendu curieuse quant aux autres.

De même, bien que ce ne soit pas dit explicitement, je suppose que les autres Pavillons entourant la demeure principale d’Hilda correspondent aux autres saisons et j’ai très envie de connaître les spécificités de l’Eté, du Printemps ou encore de l’Hiver. Quelles seront les règles ? Quel genre de personnes composent ces Pavillons ? Est-ce qu’il faudra aussi résoudre des énigmes ? Laura Weerens a vraiment réussi à développer un monde intéressant qui nous pousse à en vouloir plus. C’est la grande force de ce premier tome et même si la fin m’a rendue quelque peu perplexe, je ne dirais pas non à une suite dans cet univers fantastique mélangeant spiritualité et logique.

Bref, « Saisons Suspendues, tome 1 : Automne » est un bon début de saga. Charlotte, l’héroïne, met du temps à dévoiler tout son potentiel et à devenir un personnage avec le caractère qui sied à son statut de protagoniste. Heureusement, l’auteur compense ce défaut par le développement d’un univers intriguant et riche en rebondissements et perspectives. En effet, à la fin de ce premier tome, je n’ai qu’une envie, découvrir les autres Pavillons, leurs spécificités liées aux saisons et leurs habitants.