Alma – Cizia Zykë

Note : ★★★☆☆ (3.25/5)
Extrait : « Notre conte démarre naturellement à la naissance de notre petite héroïne, Alma, en l’an 1480, au cœur de l’Espagne médiévale. On ignore où exactement. […] Ce qui est sûr, c’est que, au sein de cette ville dont on ignore le nom, l’événement eut lieu dans la judéria, c’est-à-dire le quartier juif, […] »

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Titre : Alma
Auteur : Cizia Zykë
Genre : Drame, Conte
Langue : Française
Pages : 216
Note : 3.25/5

En bref : Une histoire atypique racontée avec un style qui l’est tout autant, on aime ou on n’aime pas. Pour ma part, le charme n’a pas vraiment opéré. Les scènes de violence m’ont paru trop nombreuses et redondantes. Quant aux apartés du narrateur, qui font la singularité de l’oeuvre, elles ont perturbé ma lecture plus qu’autre chose.

Résumé :

Une petite fille aux étranges pouvoirs vient au monde. Autour d’elle, c’est l’Espagne du Moyen Âge, barbare autant que raffinée, à la fois religieuse et brutale, où la reine Isabelle la Catholique s’apprête à chasser tous les Juifs du royaume.
La petite Alma, celle qui parle avec Dieu, deviendra-t-elle le guide dont son peuple a besoin, ou bien sera-t-elle comme tant d’autres balayée par le vent mauvais de l’Histoire ?
L’épouvante se mêle au comique, les destins s’enchevêtrent, aussi grandioses que pitoyables, dans un récit haletant, à la force d’une légende.

Avis :

Ce livre est un SP proposé par les Editions Taurnada que je remercie une nouvelle fois pour leur confiance.

Dans ce conte, nous suivons la courte vie de Alma et de son entourage en Espagne durant la Renaissance. Alma est née dans une famille juive à une époque où ces derniers sont accusés et massacrés pour des crimes qu’ils n’ont pas commis, des maladies qu’ils n’ont pas propagées ou pour d’autres fléaux qui ne sont absolument pas de leur ressort. En parallèle, nous découvrons les pensées de l’auteur qui se trouve être aussi le narrateur de cette histoire.

Si je devais choisir entre conseiller ou non ce livre, j’aurais tendance à prendre la première option car j’ai tenu entre mes mains une histoire atypique et un style d’écriture particulier. Par contre si je devais dire si j’ai aimé ou non ce roman, la réponse serait beaucoup plus compliquée à donner car bien que je n’ai pas rechigné à lire ce livre, certains points m’ont tout de même dérangée.

Tout d’abord, les apartés de l’auteur. Le conte nous est confié par un narrateur qui se trouve être l’auteur lui-même. Celui-ci interrompt régulièrement son récit pour remettre l’histoire dans son contexte, nous donner des détails supplémentaires sur ce qui se passe ou tout simplement faire une réflexion sur les événements qui se déroulent sous nos yeux. Bien que ces apartés fassent toute l’originalité de ce roman, je les ai trouvé trop nombreuses et intrusives. Avoir cette impression d’être constamment interrompue dans ma lecture par un inconnu était désagréable et m’a empêchée de me plonger pleinement dans l’histoire. Certains apprécieront ces intermèdes et les trouveront drôles, pertinents et/ou instructifs mais pour ma part, le charme n’a pas opéré.

Un deuxième point avec lequel j’ai eu du mal, c’est la violence du conte. Je ne m’attendais pas à quelque chose d’enfantin et vu l’époque représentée, je me doutais bien que ça n’allait pas être tout le temps rose. Cependant, j’ai trouvé certains passages extrêmement violent et le viol omniprésent. C’est peut-être moi qui ait fait une fixation dessus (je n’ai pas compté le nombre de fois où ces scènes apparaissaient) mais j’ai eu la sensation qu’à chaque coin de rue une femme se faisait violer par une dizaine d’hommes puis était donnée en pâture aux chiens. J’aurais aimé que l’auteur utilise d’autres moyens pour nous montrer la brutalité de l’époque qu’une succession d’actions pratiquement identiques.

Ce sont vraiment les deux points qui ont entaché ma lecture. Pour le reste, j’ai apprécié les personnages et leur histoire même s’ils sont peu approfondis (ce n’était pas le but ici je pense). La plume de l’auteur est très adroite et j’ai aimé la façon dont il dénonce l’absurdité des persécutions qui ont eu lieu envers les juifs de l’époque mais aussi la critique qu’il fait de la société actuelle de manière détournée. C’est extrêmement bien fait et ça donne plus d’impact à l’intrigue.

Bref, « Alma » est sans aucun doute un roman qui partagera les lecteurs. Certains adoreront, d’autres détesteront et cela pour les mêmes raisons. Pour ma part, je suis mitigée. Je ne peux nier le talent de l’auteur pour l’utilisation des mots et de la langue française mais cela n’a pas suffit à me faire adhérer complètement à l’histoire de cette jeune fille qui discute avec Dieu.

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