Mauvais Genre – Isabelle Villain

Note : ★★★★★ (5/5)
Extrait : « Elle entend chaque petit os, chaque cartilage craquer et se désintégrer sous la force du choc. Elle se transforme en spectatrice de sa propre torture, dans l’incapacité totale de bouger, de crier. »

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Titre : Mauvais Genre
Auteur : Isabelle Villain
Genre : Thriller
Langue : Française
Pages : 252
Note : 5/5

En bref : Un Thriller particulièrement intéressant. Plusieurs affaires s’entre-mêlent, ce qui rend le roman dynamique et les personnages plus crédibles. L’auteure mène rudement bien son intrigue et a réussi à me surprendre avec un dénouement très éloigné de ce que je m’étais imaginée. A lire et partager !

Résumé :

Hugo Nicollini est un garçon différent des autres gamins de son âge. Un père brutal. Une maman protectrice. Un soir, il est témoin d’une dispute entre ses parents. Une de plus. Une de trop. Cette fois-ci, sa mère succombera sous la violence des coups.
Vingt-trois ans plus tard, l’équipe du commandant Rebecca de Lost enquête sur la mort d’une jeune femme, sauvagement poignardée dans son appartement. Pas d’effraction. Pas de vol. Pas de traces de défense. L’entourage de la victime est passé au crible, et l’histoire du petit Hugo va refaire surface bien malgré lui.

Avis :

Nous suivons les traces de Rebecca de Lost, commandant au 36 quai des orfèvres. Alors qu’elle essaye d’élucider le meurtre d’une jeune femme, Angélique Lesueur, poignardée dans son appartement, son équipe et elle se retrouvent avec un autre cadavre sur les bras. La disposition de celui-ci, n’est pas sans leur rappeler les méthodes d’un tueur en série qui sévissait dans Paris jusqu’à il y a sept ans et qui a été appréhendé. Après une enquête préliminaire, le doute n’est plus permis. Il y a sept ans, Rebecca n’a pas arrêté le bon coupable et ce dernier court toujours, pire même, il a repris du service. Il va falloir au Commandant de Lost toutes ses capacités pour dénicher le véritable assassin, mais entre les lettres de menaces, les coups de fil anonymes et la relation cachée qu’elle entretient avec Tom Uriot, la tâche s’annonce difficile.

Je remercie les éditions Tarnauda pour leur confiance et pour m’avoir proposé cet ouvrage que j’ai grandement apprécié.

Ce roman a le mérite d’être original dans son écriture. Dans la plupart des Thriller/Policier que j’ai lu, l’auteur se contente d’axer son intrigue sur un meurtre ou sur une succession de meurtres tournant autour d’un même personnage. Dans les deux cas, il n’y a souvent qu’un seul coupable. Ici, Isabelle Villain a pris le risque de traiter plusieurs affaires en même temps. Pour que la surprise soit totale, je ne vous dirai pas combien il y en a, ni s’il y a des connexions entre elles. Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’elle ne se contente pas d’une seule piste linéaire, ce qui rend les personnages ou même l’histoire d’une manière générale plus crédible. Je ne connais pas vraiment le travail des enquêteurs mais je doute qu’ils soient sur une seule affaire à la fois. Bref, en plus de rendre son travail original et dynamique, j’ai été tout de suite investie dans ce livre. Je me suis sentie partie intégrante de l’équipe et j’ai essayé, à leurs côtés, de trouver le coupable en réunissant tous les indices qui me tombaient sous la main. Ce ne fût pas facile mais à la moitié du livre, j’avais une bonne idée de ce qui s’était passée et de la suite des événements. Du moins, c’est ce que je croyais…

J’aime énormément les enquêtes policières et les Thriller et je dois avouer que, même si je les apprécie, il est rare que je ne devine pas le plot rapidement (mon âme de Sherlock Holmes probablement). J’ai donc été très agréablement surprise d’arriver à la fin de Mauvais Genre et de constater que, pour une grande partie de l’intrigue, j’avais fait fausse route. L’auteure a réussi à me prendre au dépourvu et je lui tire mon chapeau ! Je vous promets que ça n’arrive pas souvent alors j’étais à la fois choquée et émerveillée ! Le dénouement est déroutant mais loin d’être illogique et rien que pour ça, il vous faut le lire.

Un autre point que j’ai aimé dans ce livre, c’est l’apparition de personnages LGBT+. Ce n’est pas tant leur présence qui m’a plu mais plutôt la façon dont ils ont été intégrés à l’histoire. On les retrouve de plus en plus dans la littérature et c’est une chose que j’apprécie mais souvent, j’ai tout de même l’impression qu’ils sont là juste pour le quota, la tendance… Comme si les auteurs se disaient que s’ils n’en mettaient pas dans leur livre, ils allaient être mal vu par le lectorat…
Ici, je n’ai pas eu cette sensation, les personnages ne sont ni mis en avant, ni en retrait, ils ont leur propre histoire, leur combat et j’ai aimé les découvrir et qu’ils soient intégrés dans l’intrigue de manière tout à fait naturel et normal. Cela fait vraiment plaisir à lire.

En parlant des personnages, je n’étais pas très réceptive à Rebecca au début, je la trouvais quelque peu froide mais à force de la côtoyer, j’ai appris à l’aimer. Derrière sa carapace de commandant se cache une femme comme les autres, avec ses doutes et ses blessures. J’ai eu le même soucis avec Tom Uriot et Mélanie d’ailleurs. Tom a réussi à me conquérir vers la fin mais en ce qui concerne Mélanie, je suis restée sur la défensive jusqu’au bout avec elle. Je ne sais pas pourquoi mais je ne la sentais pas du tout et après avoir tourné la dernière page de ce livre, c’est toujours le cas xD. Les seuls agents que j’ai tout de suite appréciés, sont Bonaventure et Antoine. Le premier pour sa droiture et le deuxième pour son amitié avec Rebecca.

Bref, « Mauvais Genre » est un thriller qui sort des sentiers battus. Grâce à différentes enquêtes qui s’entrecroisent, Isabelle Villain a réussi à rendre son roman dynamique et terriblement intéressant. J’ai dévoré les pages les unes après les autres et alors que je pensais avoir découvert le fin mot de l’histoire, l’auteure me surprend avec une fin très différente de ce que je m’étais imaginée. J’ai adoré ça ! Maintenant, je suis curieuse de lire son prochain roman. Au vue des dernières lignes de celui-ci, une suite est susceptible de voir le jour et j’ai hâte.

 

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