Kidnapping – Geoffrey Claustriaux

Note : ★★★★☆ (3.5/5)
Extrait : « Le spectacle qui s’offrit alors à leurs yeux dépassait tous les degrés d’horreur imaginables. Des dizaines d’adolescents gisaient à moitié nus, à même le sol. »

couv29634404Titre : Kidnapping
Auteur : Geoffrey Claustriaux
Genre : Horreur, Psychologie
Langue : Française
Pages : 105
Note : 3.5/5

En bref : Un livre déroutant entre faits historiques et mythes. J’ai passé tout le livre à faire face à ce qu’il y a de plus cruels dans l’Homme. Je ne comprenais pas où l’auteur voulait nous mener. Puis, avec le dénouement, il m’a donné les infos nécessaires pour que je puisse répondre à mes propres questions. C’était plutôt ingénieux et osé de sa part.

Résumé :

La campagne profonde de la vieille Allemagne recèle parfois de lugubres secrets. La découverte d’un groupe d’adolescents en voyage scolaire aurait de quoi étonner l’historien le plus averti. Ce village d’un autre temps est assurément le vestige d’un passé révolu… du moins, en théorie.

Autrice en devenir, la jeune Catherine ne sait quoi en penser, pas plus que son camarade Stéphane, à qui elle voue un amour sans borne.

Tous deux vont devenir les témoins de ce que les tréfonds les plus obscurs de l’âme humaine sont capables d’engendrer, au risque d’y sombrer. À jamais…

Avis :

Je remercie la maison d’édition Livr’s qui a accepté de m’envoyer ce court roman dont l’histoire m’intriguait beaucoup. Ce fût une aventure déroutante d’un bout à l’autre.

Nous suivons une classe de français en voyage scolaire en Allemagne. Alors que les élèves vaquent à leur occupation dans le bus, celui-ci est brutalement arrêté. Un homme armé monte et ordonne à tous les occupants de sortir du véhicule sans geste brusque. Ce soldat et ses acolytes emmènent alors le groupe dans un village, vers une vie totalement différente de tout ce qu’ils ont pu connaître.

Quand j’ai lu le résumé, je m’attendais à une histoire dure mais j’étais loin d’imaginer tout ce que j’ai pu lire dans ce roman. Du coup, j’ai du mal à donner un avis clair et concis. J’ai bien aimé et en même temps, il y a des points qui m’ont dérangé. Je vais essayer de vous expliquer tout ça dans la suite.

Tout d’abord, il faut savoir que ce livre n’est pas à mettre dans les mains de n’importe qui. La violence et la maltraitance y sont constamment présentes et sous diverses formes (viols, menaces, sévices, anthropophagie, gavages, etc.), ce n’est vraiment pas joli à voir. Cependant ce n’est pas tant la noirceur humaine qui y est dépeinte qui m’a déplu, mais l’absence des raisons pour lesquelles « les méchants » agissent ainsi.
Pendant toute ma lecture, je me disais « Oui, d’accord, les élèves subissent des choses terribles mais comment en sont-ils arrivés à de telles extrémités ? Pourquoi leur font-ils ça ? D’où viennent-ils ? ». Si je prends, par exemple, Mangez-le si vous voulez de Jean Teulé, les agressions subites par le protagoniste sont tout aussi horribles qu’ici, mais nous avons un point de départ, la petite détonation qui déclenche l’avalanche de brimades. Hors, je n’ai pas vu ce déclic dans Kidnapping.

Nous sommes directement embarqués dans cette terrible aventure et tout comme les enfants, nous n’avons aucune idée de ce qui se passe autour de nous. Nous apprenons les règles à suivre et les punitions à éviter en même temps que nos protagonistes et ça m’a laissé un sentiment d’incompréhension et d’impuissance probablement voulu mais guère agréable.
Heureusement, le roman ne fait qu’une centaine de pages et le calvaire prend fin, autant pour nous que pour les personnages. Si l’auteur avait fait un roman plus long sans développer davantage l’origine du village dans lequel atterri les élèves ou nous donner d’indices, je ne sais pas si j’aurais eu le courage de continuer encore longtemps.

Toujours est-il que le dénouement arrive et finit par nous donner quelques explications sur ce que nous venions de vivre. J’en suis sortie encore plus déconcertée… Et paradoxalement, j’ai aimé cette sensation. On ne comprend pas beaucoup plus comment ce village a vu le jour, ni pourquoi les habitants ont agit ainsi, néanmoins l’auteur s’appuie sur des rumeurs qui ont existé et nous découvrons alors d’où vient son idée.
Les informations qu’il nous fourni m’ont permis de faire ma propre hypothèse et de répondre moi-même aux questions que je me posais.

Bref, « Kidnapping » fût une lecture vraiment particulière entre rêve et réalité, entre mythe et faits historiques. Je suis très vite rentrée dans l’histoire et j’ai passé tout le livre à me poser des questions sur le pourquoi du comment, à faire face à ce qu’il y a de plus mauvais et cruels dans l’être humain. J’avais de grandes difficultés à comprendre où l’auteur voulait nous mener. Puis, finalement, avec le retournement de situation dans les dernières pages, Geoffrey Claustriaux m’a « obligé » à revoir totalement ma perception de son histoire. Il m’a donné quelques tuyaux pour que je puisse démêler tout ce schmilblick et bien que j’aurais aimé avoir sa vision des choses, j’ai trouvé ça ingénieux, osé, de laisser le lecteur se faire sa propre opinion.
Je n’ai pas pour habitude d’être lâché ainsi dans un récit, sans aucune explication ni contexte, et du coup, bien que j’ai été déconcertée la plupart du temps, ce court roman aura eu le mérite de me marquer et de me pousser à aller faire des recherches plus approfondies sur les sujets mis en lumière.

7 réflexions sur “Kidnapping – Geoffrey Claustriaux

  1. Ce livre a l’air vraiment fort et très déstabilisant. J’aime cette idée d’être lâché dans le récit et donc de me sentir au même niveau que les personnages. J’imagine que le processus d »identification ajoute à l’horreur de la situation. Je serais peut-être un peu plus réservée sur le fait de devoir nous faire nous-mêmes notre propre opinion. J’aime être clairement fixée quand je referme un livre…

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