That’s a long way to hell – Marianne Stern

Note : ★★★★☆ (3.75/5)
Extrait : « Une gratte et trois cartons. L’ensemble de mes affaires personnelles, l’œuvre de toute une vie exposée sur le tapis au milieu du salon. »

couv21842291Titre : That’s a long way to hell
Auteur : Marianne Stern
Genre : Fantastique
Langue : Française
Pages : 238
Note : 3.75/5

En bref : L’univers est très intéressant et toute la partie sur la musique m’a plu. Cependant l’aspect fantastique, prometteur, n’est pas assez approfondi à mon goût. Les personnages sont à l’image du monde dans lequel ils vivent, sombres, bourrés de vices et à la fois détestables et captivants.

Résumé :

Néoberlin. Un musicien passionné rêvant de gloire. Une société dévastée et régie par la Milisia. Envers et contre tous, Hans monte son groupe de Heavy Metal. Sa musique est son combat. Personne ne pourra l’empêcher d’imposer ses textes et ses mélodies, aussi dérangeants soient-ils. Un beau jour, les Gun’s passent de l’ombre à la lumière. Dès lors, comment garder la cohésion au sein du groupe quand les tensions et l’ambition dévorent ses membres ? Qui est vraiment Ana, cette mère froide et dépressive qui a toujours détesté Hans ? Sans réponse à ses questions, il s’enferme dans son monde où alcool et drogues incarnent son seul réconfort. Et le jour où Hans commence à voir des fantômes, tout bascule…

Avis :

Je remercie la maison d’édition Livr’s qui a accepté de m’envoyer ce roman, une lecture aux côtés d’un héro qui sort des sentiers battus.

Hans se fait virer de chez sa mère suite à une n-ième dispute sur l’avenir du jeune homme. Il squatte alors l’appartement de Max et en discutant avec lui, il finit par le convaincre de créer un groupe de Heavy Metal, avec lui à la guitare et au chant et son ami à la batterie. Mais pour pouvoir jouer de Neoberlin à la Place Rouge, il va leur falloir d’autres membres, un nom de groupe et surtout des chansons qui transportent les gens, sans être révolutionnaire pour ne pas avoir d’ennuies avec la Milisia.

Quand j’ai vu la guitare sur la couverture, je me suis dit « Cool, un roman sur la musique, ça faisait longtemps ! ». J’étais enthousiaste à l’idée de suivre Hans et de découvrir comment il allait réaliser son rêve et passer de l’anonymat à la célébrité. Ce que je n’avais pas vu venir cependant, c’est le monde dans lequel évolue les personnages et le caractère de ces derniers. En effet, nous sommes dans un monde où la Russie a, semble t-il, dominé tout le territoire de Moscou à Berlin, voire plus. Les habitants sont sous le joug de la Milisia et tout comportement suspect peut être rudement réprimé. Parmi les interdictions mis en place, la diffusion de musique qui pourrait inciter la population à se soulever contre le régime. Pour éviter cela, les chansons et compositions de chaque groupe sont vérifiés. Il y a bien des lieux comme le pavillon de la Havel où tout est permis mais si le groupe souhaite se produire dans d’autres lieux, une autorisation du gouvernement est nécessaire et ce papier ne s’obtient pas sans vérification que la bande ne participe pas à une quelconque propagande révolutionnaire.
C’est dans cet univers totalitaire que nos personnages vivent mais il y a aussi un deuxième aspect à prendre en compte, c’est le côté fantastique du roman. Hans et Max vivent près de la Havel, un cours d’eau. De chez eux, on peut observer un pont qui le traverse. On dit que tout ceux qui ont franchi ce pont ne sont jamais revenus et si on en croit Hans, on pourrait apercevoir des ombres se mouvoir de l’autre côté.

J’ai beaucoup aimé l’univers présenté, que ce soit la dureté du régime en place ou les mystères entourant le pont de la Havel. J’étais très curieuse d’en savoir plus sur ce dernier et je suis, de ce fait, plutôt déçue que nous restions dans le flou. On découvre bien l’origine de ses ombres et pourquoi personne ne revient une fois le pont traversé, ce qui est le principal vous me direz, mais je m’attendais à ce que cet aspect soit davantage détaillé et qu’elle est un lien avec le groupe de musique de Hans. Au final, c’est plutôt une histoire en parallèle de celle du groupe. Elles s’entrecroisent de temps en temps mais pas assez à mon goût et les explications manquent sur le pourquoi du comment. Par exemple, Hans possède une amulette qui semble réagir lorsqu’il fait face à ce qu’il y a de l’autre côté du pont mais on ne sait pas pourquoi. J’ai trouvé qu’il y avait pas mal de choses qu’on était obligé de prendre pour acquis faute d’explications et ça m’a embêté car certains aspects du roman avaient l’air super intéressant !

Côté personnages si vous recherchez un protagoniste héroïque, passer votre chemin. Hans est loin d’être un enfant de cœur, il a d’ailleurs probablement plus de drogue et d’alcool que de sang dans les veines… J’ai eu un peu de mal à m’attacher à lui. Enfin, au début, ça allait car même s’il consommait déjà pas mal, il restait un homme bercé par ses rêves et son ambition. Malheureusement très vite, la soif de succès le rend exécrable envers les membres de son groupe et sa copine, et la drogue n’arrange rien à son comportement. Il devient accro, violent et ingérable. On suit sa descente aux enfers personnelle en même temps que l’ascension de son groupe et la réalisation de ses rêves.
Même si psychologiquement parlant Hans est un personnage intéressant à suivre, j’ai eu du mal à adhérer à sa cause, à accepter qu’il passe d’un homme avec des excès à un homme dominé par eux.

Enfin, en ce qui concerne les autres personnages, il n’y en a pas tant que ça qui se démarque face à la forte présence de Hans. J’ai bien aimé Ana et Tania, respectivement la mère et la copine de Hans mais dans les deux cas, les relations sont loin d’être saines. Bien qu’on finit par comprendre pourquoi Ana haïssait autant son fils, les raisons m’ont paru tordu. Tout comme le personnage de Tania d’ailleurs qui reste auprès du chanteur malgré les coups subits. Nous voyons à travers ce roman tout ce que les gens sont près à endurer par amour et c’est assez dérangeant. On aimerait pouvoir les secouer et les sortir de cette spirale infernale.

Bref, « That’s a long way to hell » est un roman qui n’a pas rempli toutes les promesses que je lui avais attribué. L’univers est très intéressant et toute la partie sur la musique m’a plu. Cependant l’aspect fantastique, auquel je ne m’attendais pas mais qui m’a fortement intrigué, n’est pas assez approfondi à mon goût. Quant aux personnages, ils sont à l’image du monde dans lequel ils vivent, sombres, bourrés de vices et difficilement appréciables. J’en ai tout de même aimé certains (Max) et j’ai souvent eu les mêmes réactions que lui devant le comportement de Hans. Ce dernier a un caractère et une prestance qui le rend à la fois détestable et captivant. Il a tout à fait sa place à Néoberlin. Enfin, même si j’aurais apprécié un autre dénouement, je le trouve cohérent et fidèle à l’univers et aux personnages.

6 réflexions sur “That’s a long way to hell – Marianne Stern

  1. Très intéressant ce retour ! C’est clairement un roman subversif, soit on accroche aux personnages, surtout Hans, soit pas du tout. Clairement y’a plein de choses malsaines mais c’est voulu par l’autrice. Le comportement de Tania et envers elle me hérissait vraiment o.o

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    • C’est ça, c’est un peu tout ou rien mais l’auteur montre clairement que le comportement du personnage est malsain, il n’y a pas d’ode à la violence ou à la drogue et c’est le principal pour moi ! Le reste c’est le ressenti du lecteur ^^

      Tania m’a rendu folle aussi 😅

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      • Ah ça clairement c’est quelque chose que j’ai apprécié. À aucun moment son comportement envers Tania par exemple n’est décrit comme normal, que du contraire et c’est important parce que t’as trop souvent des romans qui l’oublient ou font comme si c’était romantique et la c’est malaisant.. En plus d’être grave.

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