Aromantic (love) story – Haruka Ono

Note : ★★★★☆ (3.5/5)
Extrait : « En affirmant votre opinion, vous faites face aux critiques, c’est vrai mais vous offrez aussi à ceux qui ignoraient le problème des occasions de réfléchir tout en soutenant ceux qui le vivent de l’intérieur ! »

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Titre : Aromantic (love) story
Auteur : Haruka Ono
Genre : Shojo
Langue : Française
Tomes : 5 tomes (terminé)
Note : 3.5/5

En bref : Parler des personnes aromantiques et asexuelles est une bonne idée mais j’ai été déçue par l’évolution des personnages et par la façon dont le sujet a été traité. On tombe facilement dans des gags ou des scènes qui viennent complètement gâcher le propos tenu (sans compter la traduction qui laissait à désirer).

Résumé :

Kiryu est autrice de manga, et ce qu’elle adore par dessus tout, ce sont les shônen mangas bien sociaux, à l’ancienne ! Le problème, c’est que ce genre ne marche plus du tout, ces derniers temps… Et du coup, pour essayer de vraiment lancer sa carrière, son éditeur lui propose (impose ?) de se lancer dans un autre genre de shônen : le harem manga ! Gros hic : elle n’y comprend rien, elle n’aime pas ça et surtout… elle ne s’intéresse pas du tout à l’amour !! Bien malgré elle, elle commence malgré tout à dessiner un shônen romantique pas très intéressant… dont le succès est FULGURANT ! Son titre devient un poids lourd du magazine de prépublication, et est même adapté en anime ! La voilà forcée (et condamnée) à continuer de dessiner un shônen romantique… alors qu’elle ne comprend rien à l’amour ! Elle ne voit même pas, autour d’elle, son jeune assistant ou le producteur qui s’intéressent à elle…

Avis :

Kiryu est mangaka. Elle a sorti quelques one-shot très engagés mais c’est avec At Love que sa carrière a réellement démarré. Cette histoire tourne autour du héro et de son harem, Kiryu y enchaîne les clichés sur la romance et les relations amoureuses. Cependant notre mangaka ne comprend pas l’engouement qu’a le public pour son œuvre et même l’amour tout simplement. Est-elle asexuelle ? Aromantique ? Elle n’en sait rien mais elle est bien déterminée à essayer de comprendre tout ce qui touche à l’amour et il se pourrait bien que son assistant et le scénariste de la version anime de son mangas l’aident dans sa quête.

Il est rare de lire un mangas ou même une histoire sur l’asexualité ou les personnes aromantiques. Pour rappel, être aromantique, c’est ne pas ressentir de sentiments amoureux (ce qui n’empêche pas d’être attiré sexuellement par quelqu’un), tandis qu’être asexuel, c’est ne pas ressentir de désir sexuel pour autrui mais on peut avoir des sentiments amoureux. L’un ne va pas forcément avec l’autre. Bref, le seul livre qui me vient en tête quand je pense à ces sujets, c’est Desire de Rohan Lockhart du coup, rien que pour l’initiative et la visibilité que cela donne à cette sexualité peu connue, j’ai envie de vous dire de lire ce mangas. Néanmoins, il y a beaucoup de choses que j’ai trouvé maladroites…

Tout d’abord, l’évolution du personnage de Kitamura ne m’a pas du tout plu. Au départ, il est sûr de lui, charmeur, presque arrogant et suite à un événement particulier, il devient tout l’opposé. On devine donc que jusqu’ici, il portait une carapace pour se protéger (on en voit même quelques fêlures de temps à autre) mais j’ai trouvé la transition trop brusque et pas tout du crédible. J’aurais aimé qu’il garde cette image condescendante encore un peu et que les gens autour de lui ne soient tout simplement plus influencés par son caractère et sachent qui se cache réellement derrière. Là, il m’a paru faux presque tout le long et je n’ai eu aucun atomes crochus avec lui.

En ce qui concerne Asakura, l’autre prétendant de l’héroïne, j’ai aimé sa spontanéité et la fougue de la jeunesse qu’il dégage. Contrairement à Kitamura, son évolution m’a satisfaite. Au contact de Kiryu, il devient plus mature et il réfléchit un peu plus à la façon de gérer et exprimer ses sentiments. Il était touchant mais il aurait été bon qu’il ne serve pas juste de levier à Kitamura et qu’il soit un véritable adversaire pour le scénariste. Je l’ai trouvé bien trop en retrait par rapport à ce dernier.

Quant à Kiryu, je suis mitigée. J’ai aimé toute son histoire artistique mais beaucoup moins son sa quête sur l’amour qui est pourtant censé être le cœur du mangas. Je comprends son besoin de mettre des mots sur ce qu’elle ressent ou ne ressent pas mais je n’ai pas apprécié sa façon d’y arriver. D’un commun accord, elle utilise Kitamura pour déclencher de possibles sentiments ou désirs chez elle, cela entraîne des réflexions intéressantes sur la sexualité, les rapports hommes-femmes, la société et j’en passe. Malheureusement, je ne sais pas si c’est la traduction qui veut ça mais j’ai trouvé les discours froids et éducatifs, dans le sens où, on a l’impression que le texte est récité d’un bouquin et non la pensée propre du personnage. C’est difficile à expliquer comme ça mais je n’ai pas trouvé leurs conversations naturelles. D’ailleurs, d’une manière générale, je n’ai pas trouvé la traduction très bonne. Je fais rarement de remarques à ce sujet dans les mangas mais là, ça m’a interpellé et la façon de parler des personnages ne m’a pas toujours paru en accord avec leur caractère ou leur statut.

Bref, « Aromantic (love) story » part d’une bonne idée, parler des personnes aromantiques et asexuelles. Malheureusement, on divague un peu trop sur d’autres sujets (pus ou moins passionnants) et vu le nombre de tomes, la mangaka pouvait difficilement se le permettre. Au final, le thème principal n’est pas très bien développé et on tombe facilement dans des gags ou des scènes qui viennent complètement gâcher le propos. De plus, j’ai été déçue par l’évolution de Kitamura et par la façon d’agir de Kiryu. Seul Asakura m’a plu mais ce n’est pas non plus avec lui qu’on a les conversations les plus intéressantes. Enfin, je regrette aussi le manque de naturel dans le parler des personnages, la traduction laissait à désirer.

3 réflexions sur “Aromantic (love) story – Haruka Ono

  1. Un bel avis argumenté où tu expliques bien ce qui n’allait pas pour toi. Je ne me rappelle plus si j’en avais parlé mais je te rejoins sur le manque de naturel des échanges, ça n’aidait pas vraiment la série. Et perso, je n’ai pas trop aimé la façon dont sont représentés les sentiments des personnages ou leur absence pendant les 3/4 de la série, ça faisait aussi très forcé et maladroit, pour ne pas dire que ça m’a pris à rebrousse poil, même si après la purge du tome 2, c’etait un brin mieux après 😅

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