La Mer Éclatée, tome 2 : La Moitié d’un Monde – Joe Abercrombie

Note : ★★★★☆ (4/5)
Extrait : « Parfois, les grands biens se tissent de petits torts. Un ministre n’a pas le luxe de faire ce qui est simplement bien. Un ministre doit déterminer le plus grand bien. Et de trouver le moindre mal. »

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Titre : La Mer Éclatée, tome 2 : La Moitié d’un Monde
Auteur : Joe Abercrombie
Genre : Fantasy
Langue : Française
Pages : 360
Note : 4/5

En bref : Un deuxième tome dans la continuité du premier. On change de point de vue mais le déroulement de l’histoire est relativement le même. J’y ai retrouvé les mêmes défauts et les mêmes qualités que dans La Moitié d’un Roi, la seule différence est que ça manquait de péripéties.

Résumé :

Parfois, les filles sont bénies par la guerre. C’est le cas d’Épine. Espérant venger la mort de son père, elle ne vit que pour se battre. Mais la voilà accusée de meurtre. Elle se retrouve alors embarquée dans les stratagèmes de Yarvi, le ministre du Gettland. En traversant la moitié du monde en quête d’alliés contre l’impitoyable Haut Roi, elle apprend le prix du sang et de la tromperie, accompagnée d’un jeune guerrier qui déteste tuer. Épine ne sera-t-elle qu’un pion pour les puissants, ou tracera-t-elle son propre chemin ?

Avis :

On quitte Yarvi pour se retrouver dans le peau de Epine Bathu, une jeune fille qui s’apprête à passer le test pour devenir guerrière du Gettland et ainsi participer aux campagnes. Malheureusement, lors d’une séance d’entraînement, elle tue son adversaire Edwal par accident. Accusé de meurtre, elle sera sauvée de la lapidation par le Ministre Yarvi à qui elle jurera fidélité.

Dans ce deuxième tome, les personnages changent, l’intrigue suit son cours mais les qualités et les défauts du premier tome sont de retour. Je n’ai pas eu autant de difficultés à me représenter l’univers des Territoires du Sud que j’en avais eu avec La Mer Éclatée mais je trouve toujours que la plume de l’auteur n’est pas très imagée malgré les descriptions et la dextérité évidente qu’il a avec les mots.

En ce qui concerne l’histoire globale, on a quelques informations supplémentaires sur les Elfes mais toujours pas suffisamment à mon goût. C’est pourtant un point qui me rend très curieuse et que j’espère toujours voir développer. On a aussi ce combat religieux entre ceux qui vénèrent la nouvelle Déesse Unique et ceux qui vénèrent les six Grands Dieux et les petites divinités. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le monde est au bord de la guerre. De ce côté là, chaque région met en place ses pions, ses stratagèmes, ses alliances mais rien de concret ne vient pointer le bout de son nez avant les derniers chapitres mais vu le titre du dernier tome, ça devrait cependant changer.

Au milieu de toutes ces machinations politiques se trouvent les Ministres Wexen, Scaer et bien sûr Yarvi. Je pensais le retrouver en personnage principal dans ce tome mais non, nous le suivons à travers les yeux de Epine et je crois que je préfère cette perspective. Voir le personnage d’un point de vue extérieur me l’a fait aimer davantage. C’est un homme fascinant qui ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs. Malgré le fait qu’il ne soit plus le protagoniste, il garde quand même une place essentielle dans le récit, ce qui fait que je n’ai pas complètement perdu mes repères.
Epine, l’héroïne de ce tome donc, est au départ, une femme plutôt arrogante, colérique et ambitieuse. Son expédition dans les Territoires du Sud va la sculpter et la changer en guerrière redoutable où son arrogance sera désormais justifiée. Son évolution est tout aussi intéressante à suivre que celle de Yarvi dans le tome précédent mais comme elle est moins maligne et lâche que le Ministre, elle se trouve être plus attachante que lui.
Brand, quant à lui, est un homme foncièrement bon, qui a des principes et qui est prêt à faire beaucoup de sacrifices pour les gens qu’il aime. Il est un peu fade comparé à l’intrépide Epine mais il a quand même son moment de gloire et n’est pas si bête qu’il en a l’air.

Un point qui m’a cependant dérangé, c’est la redondance du récit. Les personnages principaux ne sont peut-être plus les mêmes mais au final, le schéma de ce tome est identique au premier. Les protagonistes font un voyage en mer et reviennent plus forts, pour assouvir leurs desseins. La seule différence est qu’il y a beaucoup moins de rebondissements et d’événements inattendus dans le voyage initiatique de Epine que dans celui de Yarvi. Ce dernier avait dû subir un nombre incalculable de souffrances, avait failli mourir plusieurs fois et nous ne savions jamais quand ni si il allait s’en sortir vivant. A côté de ça, la traversée de la jeune femme est bien tranquille et se concentre simplement sur son entraînement au combat, ça manque de piquant !

Bref, « La Moitié d’un Monde » est mieux que le premier tome sur certains aspects comme l’affinité qu’on peut avoir avec les personnages mais il garde aussi les défauts de son prédécesseur. Même si ça reste un bon tome, bien écrit et dans la logique des choses, j’en attendais un peu plus. J’ai eu l’impression d’assister à un début de partie d’échec, les pions se mettent en place mais l’action se laisse désirer.

Découvrir mes chroniques de la saga complète : Tome 1 / Tome 3.

 

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