Les Aventuriers de la mer #7-9 – Robin Hobb

Note : ★★★★☆ (4.25/5)
Extrait : « Une façon de parler devient vite une façon de penser. » – « Nous, femmes de Trois-Navires, ne céderont pas notre place à côté de nos hommes simplement pour avoir le plaisir de dire que nous faisons partie de Terrilville. »

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Titre : The Liveship Traders #3: Ship of Destiny
Auteur : Robin Hobb
Genre : Fantasy
Langue : Anglaise
Pages : 912
Note : 4.25/5

En bref : Une fin particulièrement réussie. La transformation des personnages a été parfois brusque mais il y a un vrai travail sur eux et j’ai aimé qu’aucun ne soit épargné. L’histoire est riche et complexe, surtout vers la fin où tous les nœuds se resserrent, mais elle est bien construite et intéressante (notamment du côté des Vivenefs).

Résumé :

A Terrilville, la situation est très confuse : le blocus du port a anéanti le commerce, la guerre civile a réduit à néant l’unité de la cité tandis que les incendies et les pillages la ruinent. Un tremblement de terre a détruit la cité des Anciens, au Désert des pluies. En mer, les combats font rage entre vaisseaux pirates et jamailliens. Séparé des siens, chaque membre de la famille Vestrit -Malta, Althéa, Ronica – aux prises avec des destinées contrariées, lutte de toute son énergie pour tenter de survivre. Plus loin, le redoutable Kennit se croit désormais le maître du monde et abandonne toute prudence. Dans ce troisième et dernier volume de L’Arche des Ombres, les affrontements font rage entre tous les partis. Mais les vérités éclatent et les destins s’accomplissent tandis que, mystérieusement, les prophéties d’Ambre prennent vie.

Avis :

Ce tome correspond aux tomes 7 à 9 de la première version française découpée en 9 tomes.

Troisième partie de la trilogie et pour moi, la meilleure de la saga. Je commençais vraiment à me prendre au jeu des alliances et des missions. Je suis un peu frustrée que l’histoire se termine déjà du coup…
Entre le premier et le dernier tome, tous les personnages ont progressé, alors qu’il n’a dû s’écouler qu’un ou deux ans en tout. Je pense notamment à Malta, qui est passée d’une petite fille capricieuse et matérialiste à une jeune femme endurcie qui négocie comme personne et qui n’a que faire de l’apparence, tant que ça n’impacte pas ses affaires. Quant à Hiémain, il devient beaucoup plus mature et moins obsédé par sa prêtrise. Il a trouvé un équilibre qui lui sied à merveille. Je pourrais faire tous les personnages comme ça tellement ils ont tous appris et changé face aux événements qui les ont secoué. J’ai beaucoup aimé les voir changer d’attitude et de philosophie, même si, pour certains, la transformation était un peu trop brutale à mon goût.
J’ai aussi apprécié la place de la femme dans cette saga. Nous avions déjà quelques femmes fortes dans L’Assassin Royal (Patience et Kettricken par exemple) mais dans Les Aventuriers de la mer, c’est encore plus flagrant. L’univers de la mer est sans pitié et il faut des femmes fortes, qui savent tenir le foyer et les affaires de la famille, pendant que les hommes sont en mer et c’est ce que nous avons en la personne de Ronica ou Keffria par la suite. Mais nous avons aussi mieux que ça, nous avons Althéa qui devient un Second respecté de son équipage ou Jek qui sait se battre aussi bien, voire mieux que les hommes. Bref, cette saga regorge de femmes d’envergure et elles sont parfaitement bien intégrées dans l’histoire, ça fait plaisir !

Côté histoire, j’ai été complètement happée par cette troisième partie. A chaque fois que je m’arrêtais, je n’avais qu’une hâte, ressortir mon bouquin pour connaître la suite. Je suis cependant déçue que cette sensation n’arrive que maintenant. Les intrigues sont complexes et ont mis du temps à se mettre place mais ça, c’est le mode opératoire de Robin Hobb. Ce qui m’a vraiment empêché d’entrer dedans, c’est le changement constant de narrateur. On suit beaucoup trop de personnages et le temps que je m’attache (ou non) à chacun, on en était déjà à la moitié de l’histoire. Ajouté à ça le fait que certains protagonistes sont détestables ou peu intéressants et les derniers tomes arrivent avant que j’ai pu m’investir réellement dans cette saga.
Néanmoins, même si ça a pris du temps, je suis contente qu’elle ait réussie à me toucher, je pars sur une bonne note et c’est le principal !

Enfin, en ce qui concerne l’histoire, beaucoup de choses se mettent en place dans les derniers tomes et nous ne voyons pas le temps passer. Entre les conflits entre Jamaïlla, Terrilville et Chalcède, les retrouvailles entre les différents personnages et l’intrigue autour du dragon et des serpents de mer, il y avait de quoi faire et on ne s’ennuie pas une seule seconde. J’ai adoré suivre tout ça, par contre, comparé aux premiers tomes qui étaient lent car l’auteur prend le temps de poser son univers et de nous présenter ses personnages, cette dernière partie paraît un peu précipité par moment. Je pense notamment à la fin où Robin Hobb nous met une ellipse de quelques mois deux-trois chapitres avant la fin pour nous raconter ce que chacun est devenu. D’un côté, j’apprécie le geste et je le trouve ingénieux car on a désormais une très bonne idée du monde qu’on laisse derrière nous mais d’un autre, j’aurais aimé voir certaines retrouvailles entre membres Vestrit.

Bref, ce dernier tome « Des aventuriers de la mer » est le meilleur de cette trilogie. Il se passe énormément de choses et nous n’avons pas le temps de nous ennuyer entre les découvertes, les batailles et les retrouvailles de chacun. Les personnages ont fini leur transformation et sont bien plus appréciables et touchants qu’au début. Leur transformation est parfois brusque mais il y a un vrai travail sur eux et j’ai aimé qu’aucun ne soit lésé en cours de route. Robin Hobb a su les chouchouter et les développer tous de manière égal et c’était top. J’ai même fini par aimer les passages avec Kennit (les passages hein, pas Kennit lui-même…) ! Mes coups de cœur reviennent à Althéa, Brashen et Reyn bien entendu mais Malta est énormément remontée dans mon estime sur la fin.
Quant à l’histoire, elle est riche et complexe, surtout vers la fin où tous les nœuds se resserrent mais elle est terriblement bien construite malgré tout. J’ai particulièrement aimé tout ce qui tourne autour des Vivenefs et les petits clins d’œil à L’Assassin Royal. La fin donne clairement envie de se jeter sur le cycle 2 de la saga d’ailleurs !

Découvrir mes chroniques de la saga complète : Tomes #1-3 / Tomes #4-6

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