Tout en nuances, tome 4 : Adel – Erika Boyer

Note : ★★★★★ (4.5/5)
Extrait : « Ezra et Adel avaient toujours semblé être deux notes vibrant sur des cordes opposées tout en s’accordant mieux qu’aucune autre, et quand ils se perdaient chacun dans les yeux de l’autre, c’était comme si les quatre cordes du violon vibraient pour chanter exactement l’air qu’il fallait. »

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Titre : Tout en nuances, tome 4 : Adel
Auteur : Erika Boyer
Genre : Romance contemporaine, M/M
Langue : Française
Pages : 310
Note : 4.5/5

En bref : Erika arrive à se renouveler et ce, même en réutilisant des thèmes qu’elle a déjà exploité auparavant. J’ai adoré nos deux héros, leur rapport à l’art et l’évolution de leur relation. C’est un roman sur la recherche de soi et du bonheur, sur l’importance de s’aimer et de se faire passer en premier. J’ai un attachement particulier pour Adel et son parcours.

Résumé :

Depuis la mort de sa muse, Adel ne touche plus à son précieux violon qui lui permettait jusque-là d’être entier. Il ne vit qu’à moitié, se refusant au bonheur qu’il pense ne pas mériter.

Mais Ezra chamboule tout. Cet homme prisonnier des attentes de sa famille n’attend qu’une chose pour être heureux : qu’Adel s’engage sincèrement dans leur relation, qu’il vive pleinement.

Peuvent-ils passer outre leurs craintes et les fantômes qui les hantent ? Est-il possible pour ces deux êtres de cesser de penser aux autres afin de vivre pour eux ?

Avis :

Etant une des bêta-lectrices de Erika Boyer, je lis et chronique ses romans avant leur sortie officielle, il se peut donc que des modifications aient été faites entre temps et que certains des défauts relevés ne soient plus d’actualité.

Quatrième tome de cette saga et c’est au tour d’un personnage que j’attendais depuis le premier tome : Adel. On ne l’avait pas vu longtemps mais il m’avait marqué par sa passion pour la musique et surtout le fait qu’il s’était retiré du monde musical malgré sa célébrité apparente. Nous le retrouvons ici, à Paris, quelques jours avant l’arrivée d’Ezra. Ezra est le frère d’Eden (qu’on retrouve dans le tome 2) mais aussi l’homme avec qui Adel échange beaucoup par internet et pour qui il a des sentiments. Le problème de ce couple : Adel ne souhaite pas de relation sérieuse suite au drame qu’il a vécu avec son ex alors que c’est tout le contraire pour Ezra, qui refuse d’avouer à ses parents son homosexualité et de risquer de les perdre pour une aventure sans lendemain. Arriveront-ils à être heureux ?

Je ne sais pas quel personnage sera au centre de notre attention la prochaine fois mais pour le moment ce tome est mon préféré et je pense que ça va être dur de le dépasser. Pourquoi ? Tout d’abord parce que l’art y est très présent et que j’en ai toujours été friande. D’un côté nous avons Adel et sa passion refoulée pour le violon et de l’autre Ezra qui adore la sculpture mais qui a interdiction d’en faire à cause de sa religion. Même si les raisons sont différentes, ils ne peuvent, tous les deux, pas exercer leur art comme ils le souhaiteraient. Grâce à la plume d’Erika, nous ressentons parfaitement leur envie de jouer ou de manipuler l’argile et la frustration de ne pas pouvoir assouvir leur désir. C’est puissant, surtout en ce qui concerne Adel dont je pouvais presque palper la souffrance tellement elle suintait de tous ses pores.

Un autre point qui m’a plu, c’est la relation entre Adel et Ezra. Le livre démarre alors qu’ils se connaissent déjà et ont même eu quelques antécédents. J’ai apprécié que l’auteur zappe toute la partie découverte et prémices de l’amour. Pas que ce soit une période de la relation que je déteste mais ici, ça aurait été une perte de temps. Et puis, au vu des trois tomes précédents, ça paraissait tout à fait logique qu’ils se soient déjà rencontrés grâce à leurs connaissances communes. Bref, l’auteur rentre direct dans le vif du sujet et ça nous permet d’explorer les problèmes de nos deux héros plus en détails.

J’en ai déjà mentionné quelques uns plus haut mais je vais y revenir. Du côté d’Ezra, c’est surtout son rapport à la religion qui lui pose des soucis, enfin pour être plus exact, c’est l’amour qu’il porte à ses parents qui sont très religieux qui lui met des bâtons dans les roues. C’est un sujet qui a déjà été exploité par l’auteur dans le tome 2 avec Eden et nous avons pu y voir un aperçu des opinions de leurs parents. La religion n’a jamais été mon fort mais bien que la thématique et les personnages soient les mêmes, elle n’a pas été traitée de la même façon et je n’ai donc pas eu cette sensation de déjà-vu. Puis, c’est beaucoup mieux passé ici, avec Ezra, probablement parce que la situation du jeune homme et le fait que la religion lui interdit d’être lui, m’a plus touché que la situation dans laquelle était Eden.
Du côté d’Adel, c’est beaucoup plus complexe, il se sent responsable de la mort de Camille, son ex et depuis il refuse de faire ce qui le rend le plus heureux, soit jouer du violon et être avec Ezra. C’est un personnage auquel j’ai tout de suite accroché et auquel j’ai pu facilement m’identifier parce que, tout comme moi, il prend un malin plaisir à s’embarquer sur des voies sans issue. Lui, parce qu’il boycotte le bonheur, moi, parce que je fais tout pour l’atteindre quitte à prendre des décisions que je sais pertinemment mauvaise (mais sait-on jamais, ça pourrait bien finir…).

Quant à l’histoire d’une manière générale, il y a un rebondissement que je n’avais pas vu venir mais qui apporte des réflexions intéressantes sur la recherche du bonheur, sur la peur de l’inconnu et la facilité de rester dans un passé même douloureux, plutôt que de se diriger vers un avenir potentiellement heureux. J’ai aimé le dénouement que l’auteur a donné à ses personnages et le fait que certains aspects restent en suspend. Cela rend le livre plus vrai et ancré dans notre monde.

Bref, « Adel » est pour l’instant le tome que j’ai préféré de cette saga. Erika Boyer arrive à se renouveler et ce, même en réutilisant des thèmes qu’elle a déjà exploité auparavant. J’ai adoré nos deux protagonistes, leur rapport à l’art et l’évolution de leur relation. C’est un roman sur la recherche de soi et du bonheur, sur l’importance de s’aimer et de se faire passer en premier, même si pour cela il faut blesser son entourage. J’ai un attachement particulier pour Adel et son parcours, qui fait remonter en moi des décisions que j’ai pu prendre et le souvenir d’un artiste que j’aime.

Mes chroniques de la saga complète : Tome 1 / Tome 2 / Tome 3 / Tome 5.

11 réflexions sur “Tout en nuances, tome 4 : Adel – Erika Boyer

  1. J’avais mis le premier tome dans ma wishlist il y a un moment maintenant mais c’est vrai que j’avais completement oublié cette saga d’autoédité.
    Merci pour cette chronique complète.

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