Sorceleur, tome 7 : La Dame du lac – Andrzej Sapkowski

Note : ★★★☆☆ (2.5/5)
Extrait : « Tu ne signifies rien. Tu n’es qu’une minuscule mite qu’on peut réduire en poussière entre ses doigts mais qui, si on la laisse faire, peut faire un trou dans un tissu précieux. »

couv14050164Titre : Sorceleur, tome 7 : La Dame du lac
Auteur : Andrzej Sapkowski
Genre : Fantasy
Langue : Française
Pages : 576
Note : 2.5/5

En bref : Du début à la fin, le style décousue d’Andrzej Sapkowski ne m’aura ni plu ni convaincu. Cela rend la lecture inutilement compliquée. De plus, alors que ce tome doit nous donner les réponses à nos questions, il n’en fait que soulever d’autres avec la venue de nouveaux personnages auquel je ne me suis aucunement attachée.

Résumé :

Les destins de Geralt et de ses amis ont pris des chemins différents. Victime des charmes d’une puissante magicienne, le sorceleur est retenu à Toussaint, une principauté de contes de fées. Ciri a été projetée dans un monde parallèle en pénétrant dans la tour de l’Hirondelle. Prisonnière d’un elfe maléfique, elle ne peut espérer la liberté qu’en acceptant de porter l’héritier du roi des Aulnes. L’enfant de la destinée parviendra-t-elle à s’enfuir pour voler au secours de ses amis ?

Avis :

C’est la fin des aventures de Geralt, Ciri et Yennefer et j’ai envie de dire… OUF !

Le tome 7 commence exactement comme le 6, avec une rencontre, celle de Ciri et un inconnu. Celui-ci se révèle être un jeune chevalier du nom de Galaad, dans un monde où Ciri vient tout juste de débarquer. Tout comme avec Vysogota dans le volume précédent, la jeune sorceleuse va lui raconter ce qu’elle a vécu jusqu’ici.
De son côté, Geralt et son groupe font une halte à Toussaint, une ville où l’oisiveté et l’opulence sont rois. Quant à Yennefer, elle est toujours aux mains de Vilgefortz.
Enfin, en plus de nos trois protagonistes, nous faisons la connaissance de deux femmes : Dame Nimue et Condwiramurs. La première est surnommée la Dame du Lac, tandis que la seconde a été engagée par elle pour ses pouvoirs de rêveresse.

Un tome dans la continuité du sixième avec encore pas mal de dialogues et moins de descriptions. On aurait pu s’attendre avec ce dernier volume à des pages chargées en explication, en dénouement et autres conclusions mais pas tant que ça à vrai dire. Beaucoup de choses m’ont dérangé que ce soit au niveau du traitement des personnages ou du développement de l’intrigue.

En ce qui concerne les personnages, j’ai trouvé qu’il y avait trop d’injustice dans ce tome. Les personnages tombent comme des mouches et aucun n’est à l’abri du mauvais sort. J’aurais pu apprécier cette épée de Damoclès au-dessus de leur tête et être triste lorsqu’elle leur tombe sur le coin du crane mais les événements s’enchaînent, les corps tombent les uns à la suite des autres et j’ai fini par être complètement hermétique à leur sort. Etant donné que nous côtoyons certains depuis plusieurs tomes maintenant, je m’attendais à une fin digne de ce nom et pas à quelque chose de si banal. C’est peut-être plus réaliste mais ça manquait d’impact du coup.

Mais ce qui m’a surtout dérangé c’est l’intrigue. Tout d’abord, il y a, à la moitié du tome, une révélation sur un personnage important que je n’avais, mais alors, pas DU TOUT vu venir. La surprise fût totale mais l’incompréhension aussi. L’auteur nous balance une grosse bombe, nous explique quelques points pour appuyer son propos et nous prouver qu’il n’y a pas d’incohérence et c’est tout. Une fois la confession faite, Andrzej Sapkowski ne l’exploite pas alors même qu’elle remet en cause un tas de choses notamment les mœurs du personnage ! Je me suis alors demandée qu’elle était l’utilité de faire une déclaration pareille si c’est juste pour la poser là et partir ensuite… Je n’ai pas encore trouvé de réponse à cette question.

Un autre point de l’intrigue qui m’a dérangé, c’est les passages avec Dame Nimue et Condwiramurs. Nous ne savons pas réellement d’où elles viennent (ou alors j’ai raté l’info, c’est possible) mais elles se sont données comme objectif de découvrir la vérité sur la légende de Ciri, Geralt et Yennefer. Nous devinons donc que nous sommes, si ce n’est dans un autre monde, au moins dans un futur lointain où les « aventures » de nos héros sont terminés. C’est agaçant de constater que l’auteur est incapable de raconter son histoire simplement, j’ai l’impression d’avoir devant moi le Christopher Nolan littéraire…
C’est exactement la même chose avec Gaalad, à qui Ciri raconte son histoire. Nous sommes au dernier tome et pourtant l’auteur rajoute un nouveau monde (avec Galaad de la Table Ronde d’Arthur) et un nouveau temps qui n’ont pour but que de raconter ce qui arrivent à nos protagonistes. A part complexifier inutilement son histoire et nous perdre, je ne comprends vraiment pas l’intérêt de cette façon de faire et je ne prends aucun plaisir à la lire.

Pour terminer, je n’ai pas apprécié la conclusion que j’ai trouvé longue et nébuleuse. J’espérais un final avec une bataille épique et je l’ai eu ce combat mais s’en est suivi un long passage sur l’après-guerre et la reconstruction des pays, sur Ciri et sa vengeance et sur la nouvelle vie d’autres personnages. Tout cela m’a donné une impression de remplissage plus qu’autre chose. De plus, alors que Ciri passe une partie du livre dans un monde occupé par les Elfes, nous n’avons à la fin, aucune idée de ce qui leur est arrivé et pourtant, vu comment Ciri et eux se quittent, il aurait été intéressant d’en savoir plus à ce sujet…

Bref, « La Dame du lac » conclue la saga principale du Sorceleur. Du début à la fin, le style décousue d’Andrzej Sapkowski ne m’aura ni plu ni convaincu. Je ne suis vraiment pas une adepte de cette déstructuration constante de l’histoire et des changements de point de vue réguliers. Cela rend la lecture compliquée alors qu’elle l’est déjà suffisamment par la complexité de l’univers présenté et de l’intrigue.
Je sais que je n’ai pas été tendre avec cette saga, je l’ai beaucoup critiqué, probablement pas toujours de manière objective mais je me dis, malgré tout, que si vous arrivez à passer outre la plume de l’auteur, vous passerez sûrement un bon moment ! Pour ma part, jusqu’au bout, je n’ai pas pu m’y faire et ça a complètement entaché mon enthousiasme.

Découvrir mes chroniques de la saga complète : Tome 1 / Tome 2 / Tome 3 / Tome 4 / Tome 5 / Tome 6 / Spin-Off

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