La curiosité est un péché mortel – Ann Granger

Note : ★★★★★ (4.5/5)
Extrait : « La société considérait un gentleman de cinquante ans comme un beau parti. Un homme de trente ans n’était encore qu’un gamin ! Pourquoi les femmes étaient-elles mises ainsi cruellement au rebut ? »

couv22474326Titre : Lizzie Martin #2 : La curiosité est un pêché mortel
Auteur : Ann Granger
Genre : Policier, Historique
Langue : Française
Pages : 357
Note : 4.5/5

En bref : Toujours aussi bon ce mélange policier et ambiance 19ème siècle. Dans ce tome, l’auteur exprime les opinions de l’époque sur les maladies mentales et la dure réalité de certains enfants. C’était très intéressant. L’enquête, elle, est rudement menée par nos deux protagonistes et bien que je n’ai pas trouvé le coupable, je me suis bien amusée à le chercher.

Résumé :

Lizzie Martin a été envoyée à New Forest pour soutenir une jeune femme dont le bébé a connu une mort tragique. Mais les choses prennent une tournure encore plus sombre lorsqu’un chasseur de rats est retrouvé assassiné dans le jardin, la jeune femme éplorée et couverte de sang à ses côtés. Ne sachant pas vers qui se tourner, Lizzie appelle son ami l’inspecteur Ben Ross de Scotland Yard pour résoudre ce crime horrible.

Avis :

Dans ce tome, nous retrouvons Miss Martin dans un train en direction de Hampshire. Sa tante par alliance, Mrs Parry, lui a trouvé une place en tant que dame de compagnie auprès de Lucy Craven, la nièce de Mr Charles Roche, une de ses connaissances. Lucy se remet difficilement de la perte de son enfant, elle est même persuadée qu’il n’est pas mort et que tous les gens de la maisonnée complotent dans son dos. Mr Roche espère que l’arrivée de Lizzie apaisera les tensions et permettra à Lucy de faire son deuil et de se faire une amie.

Encore une tome que j’ai dévoré. Il n’y a pas à dire, les romans d’Ann Granger se lise tout seul ! Nous sommes toujours dans la deuxième moitié du 19ème siècle mais cette fois-ci, nous ne parcourons pas la capitale londonienne mais New Forest, une région campagnarde au sud-ouest de Londres, près de Southampton. Autre paysage mais ambiance pas si différente que ça. Les routes sont moins pratiquées et praticables bien entendu, mais au niveau de la population, nous retrouvons plus ou moins les mêmes personnes. Que ce soit du côté des maîtres, des domestiques ou des habitants lambda, nous distinguons les brimés, les commères, les gens hautains, mesquins, ceux qui ont horreur de faire des vagues, que des rumeurs circulent à leur sujet, ou encore ceux qui ne veulent pas se mêler des affaires des autres, sous aucun prétexte.
C’est dans cette ambiance où tout le monde se connait et où les gens de la capitale ne sont pas forcément les bienvenus que nous allons suivre Miss Martin et plus tard Ben et Morris.

Toute la première partie du livre, nous permet de nous familiariser avec le lieu et les habitants de la maisonnée. Les sœurs de Mr Roche, deux vieilles dames qui sont les maîtresses de maison, sont loin d’être appréciables.
Lucy, elle, est un peu la Cendrillon du foyer. Elle n’est pas particulièrement bien traitée par ses tantes, qui la pense folle depuis la décès de son enfant. Et son mari, Mr James Craven, dont elle est très amoureuse, a été envoyé en Chine pour affaires. C’est un personnage extrêmement important, toute l’histoire tourne autour d’elle, pour autant, j’ai eu du mal à l’aimer. Ses sautes d’humeur et autres crises d’hystérie sont compréhensibles vu tout ce qui lui est arrivé, et lui arrive encore, mais son caractère à fleur de peau n’est vraiment pas facile à gérer. Même si je comprenais son comportement, elle m’a agacé à plusieurs reprises.
Autre personnage essentiel, le Dr Lefebre. Il fait le voyage avec Miss Martin. C’est un ami de Charles Roche et il est chargé de lui transmettre des nouvelles des habitants de la demeure. Il est spécialisé dans les maladies mentales et j’ai beaucoup aimé ses réflexions à ce sujet. Tout comme Elizabeth Martin, il a des idées novatrices pour son époque et c’était intéressant de le voir exprimer son opinion qui ne doit probablement pas faire l’unanimité. Je serais curieuse de le revoir dans un autre tome.

Lizzie et Ben, quant à eux, sont toujours aussi excellents ! Je ne me lasse pas de la franchise de Lizzie et de l’attention que Ben porte à la jeune femme. Ils sont absolument charmants et j’ai hâte de voir leur relation évoluer.

Par la suite, un meurtre à lieu (ce ne serait pas un policier sinon !) et Ben Ross est appelé en renfort. J’ai vraiment essayé de faire attention aux détails cette fois-ci, afin de dénicher le meurtrier avant la fin mais je n’ai pas réussi… J’ai bien eu des soupçons sur cette personne à un moment donné, mais j’en ai eu sur pratiquement tous les gens de la maison donc je ne suis pas sûre que ça compte xD.
Pourtant les indices sont bien présents mais c’est tellement bien ficelé et ils se passent tant de choses qu’il n’est pas évident d’associer les bons éléments ensemble et d’en déterminer une théorie fiable. Ce casse-tête me plaît néanmoins, et je n’abandonne pas mon objectif de trouver le coupable avant Lizzie et Ben !

D’ailleurs, en ce qui concerne le dénouement, je l’ai trouvé révoltant. Attention, pas révoltant, dans le sens « nul, l’auteur a fait n’importe quoi ». Plutôt dans le sens où elle dépeint une réalité qui est dure à avaler mais qui à l’époque était le quotidien de beaucoup de personnes.

Bref, « La curiosité est un pêché mortel » est une réussite. J’ai adoré retrouver Lizzie et Ben dans cette nouvelle aventure. Les thèmes des maladies mentales et de la vie de certains enfants sont bien développés et, à l’aide des différents personnages, nous n’avons aucun mal à nous imaginé comment vivait les gens à l’époque et ce qu’il pensait de ses sujets. Enfin l’enquête est finement menée et bien que je n’ai pas trouvé le meurtrier, je me suis amusée à le chercher !

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