Le témoignage du pendu – Ann Granger

Note : ★★★★☆ (4.25/5)
Extrait : « Mais, en dépit de la brusquerie de mes paroles, j’étais captivé par son histoire. […] J’entendais la pluie tambouriner sur le sol desséché et je collais moi aussi mon visage contre les vitres ruisselantes de la fenêtre. Qu’avait-il vu alors de si terrible qu’il ne pouvait affronter la mort sans en avoir au préalable délesté son âme ? »

couv66613765Titre : Lizzie Martin #5 : Le témoignage du pendu
Auteur : Ann Granger
Genre : Policier, Historique
Langue : Française
Pages : 336
Note : 4.25/5

En bref : Le mélange faits historiques et enquêtes imaginaires fonctionnent très bien. Même si j’ai résolu plus facilement que prévu les enquêtes, je me suis pas du tout ennuyée aux côtés des Ross. Ils sont très attachants et entourés de personnages secondaires tout aussi distrayants. L’auteur nous décrit à merveille le 19ème siècle et le rôle des Hommes à l’époque.

Résumé :

Un homme destiné à la corde dirait n’importe quoi pour sauver sa vie. Mais que faire si son témoignage était vrai ? Lorsque l’inspecteur Ben Ross est appelé à la prison de Newgate par un homme condamné à mort, il ne s’attend pas à accorder le moindre crédit à son témoignage. Mais le récit d’un assassinat dont il a été témoin il y a plus de dix-sept années est si convaincant que Ben ne peut s’empêcher de se demander si ce qu’il a entendu est vrai. S’il est trop tard pour sauver la vie de l’homme, peut-il encore enquêter sur un crime passé inaperçu pendant toutes ces années ?

Avis :

Ben se rend auprès d’un condamné à mort. Celui-ci a demandé à voir l’inspecteur Ross avant son exécution afin de lui révéler un secret trop longtemps gardé. En effet, 16 ans auparavant, alors qu’il voyageait sur la route de Putney, il a été témoin d’un meurtre. Ben souhaite vérifier les dires du détenu mais le surperintendant Dunn ne voit pas les choses de la même façon. De plus, lorsque Mr Canning apparaît à Scotland Yard pour signaler le kidnapping de sa femme et sa fille, Ross n’a pas d’autres choix que de revoir ses priorités.

Un tome qui commence de manière assez originale avec le témoignage d’un condamné qui va soulever des questions sur la mort naturelle d’un vieil homme il y a 16 ans. Puis d’une deuxième enquête qui va démarrer un peu plus tard en parallèle, sur l’enlèvement d’une mère et sa fille. Les deux affaires, bien que sans lien entre elles, vont amener Ben et Lizzie à jongler entre les deux et à s’associer pour démêler le vrai du faux.

J’ai une nouvelle fois beaucoup aimé les deux enquêtes mais j’ai trouvé leur résolution un poil trop simple. Ce qui fait que je me suis cassée la tête durant tout le livre pour trouver une autre hypothèse, que la première que j’avais échafaudé, pour finalement me rendre compte que j’avais bon depuis le début !
J’ai quand même passé un excellent moment, comme toujours, mais jusqu’à présent les romans d’Ann Granger m’avait donné du fil à retordre alors je m’attendais à voir surgir un rebondissement qui remettrait en cause toutes mes réflexions. Ce ne fût pas le cas et je suis à la fois contente d’avoir résolu l’affaire avant nos protagonistes et déçue d’y être arrivée si rapidement.

Du côté des personnages, j’aime de plus en plus le superintendant Dunn. C’est vraiment un personnage qui se dévoile au fil des tomes et dont la mentalité évolue. Alors que dans le premier volume, il est choqué et refuse que Lizzie se mêle des enquêtes de la police (ce n’est pas la place d’une femme respectable), il prend petit à petit conscience des capacités intellectuelles de la jeune femme, de son efficacité et de son utilité lorsqu’il s’agit de comprendre ou d’interagir avec la gente féminine. C’est à se demander si, dans quelques tomes, il ne va pas finir par l’engager ou du moins, faire appel à elle à titre de consultante. Si c’est le cas, j’ai vraiment hâte de voir ça !

Enfin, pour ce qui est des sujets traités, il est, une nouvelle fois question d’héritages, de famille, de divorce et de réputation. Ce sont des thèmes qui reviennent dans tous les tomes à des degrés différents mais qui à l’époque, était d’une extrême importance. Si je ne dis pas de bêtises, les femmes par exemple, ne pouvait pas divorcer sans l’accord de leur mari et si elle le faisait, elle risquait de perdre toute leur fortune et la garde de leurs enfants si elles en avaient.
La situation de la femme durant l’époque victorienne est très bien retranscrite mais aussi les décrets et autres changements qui apparaissent à cette période. L’aspect historique est si bien ancré dans ces enquêtes créées de toutes pièces que nous avons vraiment l’impression d’avoir affaire à des faits divers de l’époque. C’est un point que j’aime beaucoup !

Bref, c’est toujours un plaisir de lire un roman d’Ann Granger. Même si j’ai résolu plus facilement que prévu les enquêtes, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde aux côtés de Ben et Lizzie. Ce sont des protagonistes très attachants et entourés de personnages secondaires tout aussi distrayants. L’auteur nous décrit à merveille les paysages et l’architecture du 19ème siècle ainsi que le rôle des femmes et des hommes à l’époque. Le mélange faits historiques et enquêtes « imaginaires » fonctionnent toujours très bien !

Découvrir mes chroniques de la saga complète : #1 / #2 / #3 / #4 / #6 / #7 / #8

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