Un assassinat de qualité – Ann Granger

Note : ★★★★★ (4.5/5)
Extrait : « C’est pas d’être dans la rue qui est dangereux. C’est d’être une femme, un point c’est tout. » – « Nous savons peu de choses sur le cœur des autres. Nous avons déjà assez de mal à comprendre le nôtre. »

couv18158837Titre : Lizzie Martin #3 : Un assassinat de qualité
Auteur : Ann Granger
Genre : Policier, Historique
Langue : Française
Pages : 360
Note : 4.5/5

En bref : Un troisième tome dans la même lignée que les précédents. L’enquête est plus complexe mais elle est toujours aussi bien menée par Ben et Lizzie. Les opinions de l’auteurs sur les inégalités entre riches et pauvres ou même entre hommes et femmes sont vraiment intéressantes à observer et toujours bien placées. La lecture en est que plus fluide.

Résumé :

Londres, 1867. Un soir d’octobre, alors que l’inspecteur Ben Ross de Scotland Yard rentre chez lui, le fog tourbillonne et l’enveloppe telle une créature vivante. Lorsque le brouillard se lève le lendemain, une femme gît assassiné dans Green Park. Allegra Benedict était la belle épouse italienne d’un marchand d’art de Piccadilly. Qu’avait-elle été faire à Londres cet après-midi ? Pourquoi avait-elle vendu sa broche dans Burlington Arcade quelques heures avant sa mort ? Alors que Ben poursuit son enquête, son épouse Lizzie se penche sur la vie privée d’Allegra et découvre plus d’une raison pour laquelle quelqu’un aurait voulu sa mort.

Avis :

Nouveau tome, nouvelle enquête pour l’inspecteur Benjamin Ross. Cette fois-ci, c’est le cadavre d’une femme aisée qu’il découvre dans Green Park, étranglée avec une corde. En parallèle, des prostituées se font agresser les soirs de brouillard par un étrange individu vêtu d’un linceul blanc et qui est rapidement surnommé le Spectre du fleuve. Ces deux affaires sont elles liées ou Scotland Yard doit-il poursuivre deux criminels ?

Troisième tome et même si je l’ai un poil moins apprécié que les deux précédents, nous avons encore affaire à une sacré enquête ! Je crois que ce qui m’a surtout manqué, c’est les échanges amoureux entre Ben et Lizzie. On est dans un policier et je sais que la romance n’est pas vitale dans ce genre littéraire mais cela ajoutait une petite touche sentimentale qui allait bien avec l’époque victorienne retranscrite et qui seyait aux personnages.
Là, nous retrouvons Ben et Lizzie, mariés et habitant sous le même toit et leurs échanges routiniers voire limite professionnels quand ils parlent de l’enquête m’ont quelque peu chagriné. Ce sont deux personnages que j’aime beaucoup et j’espérais continuer à voir leur amour s’épanouir au fil des tomes.

Hormis cet aspect, j’ai adoré tout le reste. L’enquête est plus complexe que précédemment car elle ne se concentre pas sur une maisonnée mais sur plusieurs lieux. Les suspects sont donc multiples et il faudra faire attention aux moindres détails ainsi qu’à la psychologie des personnages rencontrés pour espérer trouver le coupable.
Cette fois-ci, j’ai réussi à trouver le meurtrier sur le fil du rasoir mais j’étais loin d’avoir découvert tous les tenants et aboutissants de l’histoire. Je suis tout de même plutôt fière de moi car l’auteur arrive à nous mener en bateau avec une telle facilité que j’ai été étonnée d’avoir assemblé les pièces du puzzle juste avant la révélation. C’est une petite victoire mais une victoire quand même !

A chaque tome l’auteur parle, en parallèle de l’enquête, d’un sujet de société. Dans le tome 2 par exemple, elle nous montrait la façon dont les maladies mentales étaient perçues au 19ème siècle. Ici, Ann Granger ne développe pas un mais plusieurs thèmes, notamment les dangers de l’addiction et la vie des prostituées. D’une manière générale, à travers le passé de personnages clés, elle nous raconte les difficultés de vivre dans un monde où les écarts sociaux sont si élevés. Les préjugés et les choix cornéliens que les plus démunis sont amenés à faire pour garder la tête en dehors de l’eau.
Sur ce point, j’ai beaucoup aimé Daisy Smith, une prostituée. Elle n’a pas sa langue dans sa poche et elle contraste avec les autres personnages de la haute société qui se cachent tous derrière un masque d’hypocrisie.
L’auteur utilise aussi ses personnages pour soulever d’autres disparités comme Dunn qui après une réflexion de Ross exprime son regret de ne pas pouvoir engager des femmes aussi brillantes que Lizzie dans la police. Il y a plein de petites phrases de ce style dans le livre et ils sont très bien incorporés au récit, ce qui fait qu’on a vraiment l’impression que c’est ce que le personnage pense et non pas ce que l’auteur lui impose.

J’ai par contre, eu un peu de mal avec Bessie, la domestique que Lizzie prend avec elle lorsqu’elle quitte Mrs Parry pour s’installer avec Ben. Bessie profite de la gentillesse de Lizzie et Ben pour prendre un peu trop de liberté à mon goût au point, où je l’ai trouvé presque insolente par moment. Après, elle est très fidèle à sa patronne et elle n’hésite pas à la protéger mais elle devrait tourner sa langue dans sa bouche un peu plus avant de parler et de dire ce qu’elle pense à tout va. Espérons que son caractère va s’adoucir avec l’âge.

Enfin, le dénouement est dans la même veine que le volume précédent : réaliste mais du coup, particulièrement frustrante. Je l’ai néanmoins apprécié et elle m’a donné qu’une envie, me jeter sur la suite.

Bref, la saga Lizzie Martin est toujours aussi agréable à lire. Avec « Un assassinat de qualité » l’auteur nous a concocté une enquête complexe où les ramifications sont nombreuses et où il faudra faire preuve d’observation et d’intuition pour espérer trouver le coupable à temps. Le tout est développé sur fond d’inégalités entre riches et pauvres. J’ai adoré parcourir les rues de Londres à la recherche du criminel et bien que je n’ai pas réussi à trouver toutes les réponses à temps, je suis ravie d’avoir démêler le plus gros de l’affaire avant qu’elle soit résolue.

Découvrir mes chroniques de la saga complète : #1 / #2 / #4 / #5 / #6 / #7 / #8

4 réflexions sur “Un assassinat de qualité – Ann Granger

    • Salut, non je ne connaissais pas les livres d’Anne Perry mais si c’est des enquêtes policières qui se passent à l’époque victorienne, il y a moyen que j’aille voir ça de plus près un de ces jours ! Merci pour la découverte **
      Et si c’est le genre de saga que tu aimes, je te conseille fortement celle-ci, ça se lit tout seul !

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  1. J’aime beaucoup cette petite saga. Je l’ai découverte en 2015 et depuis, je lis avec plaisir chaque nouvelle enquête de Lizzie et Ben Ross. 🙂 Beaucoup de lecteurs les ont comparés et parfois pas à leur avantage, au duo d’enquêteurs d’Anne Perry, Charlotte et Thomas Pitt. S’il y’a des points communs, pour moi les deux couples ont leurs aspects bien personnels et sont intéressants chacun à leur manière. 🙂 Ann Granger décrit finement l’époque victorienne absolument passionnante.

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    • Je n’ai jamais lu de livres d’Anne Perry donc je ne peux pas encore comparer mais c’est vrai qu’Ann Granger décrit vraiment bien l’époque victorienne, que ce soit dans les mœurs ou l’architecture, on s’y croitrait ! **

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